Le gouvernement et les ONG sont mobilisés pour réconcilier Hutu et Tutsi.

À une heure de voiture de Kigali, la capitale du Rwanda, se trouve Mbyo. Soit un petit village que rien ne semble démarquer des autres. Pourtant, le Guardian nous apprend qu’une communauté de 54 familles y vit, et que les victimes du génocide de 1994 y côtoient ceux qui ont tué leurs parents. Tasian Nkundiye et Laurencia Niyogira sont ainsi passé du statut d’ennemis à celui d’amis proches. Même si le premier a assassiné la famille de la seconde:

«Je lui suis très reconnaissant. À chaque fois que je lui écrivais, alors que j’étais en prison, elle ne m’a jamais dit que j’étais un meurtrier. Maintenant, je lui laisse souvent la garde de mes enfants quand je dois m’absenter du village.»

Presque surhumaine, cette réconciliation vient d’abord d’un désir gouvernemental d’arranger les choses entre les Tutsi et les Hutu. Au début des années 2000, le président Paul Kagame met en place une loi stipulant que les génocidaires peuvent sortir de prison s’ils envoient une lettre d’excuse aux victimes. Silas Uwesegumuremyi, dont le père a été tué par un de ses voisins, affirme:

«Nous devons tous garder en mémoire le rôle que nous avons joué en 1994, mais le souvenir n’amène plus de colère. Il nous renforce.»

L’ONG Prison Fellowship Rwanda (PFR) est à l’origine du village de Mbyo. Le but de l’organisation est avant tout de reloger ceux qui ont besoin d’un toit, sans tenir compte de ce qu’ils ont fait pendant le génocide. Ensuite, elle place les survivants et les anciens criminels dans des maisons voisines, en insistant sur la nécessité du pardon. Il y a donc aujourd’hui 6 villages de la réconciliation, et 3.000 personnes y vivent; qu’il s’agisse de victimes ou de meurtriers. Alexandre Guma, directeur de la communication chez PFR, déclare:

https://fr.news.yahoo.com/au-rwanda-villages-r%C3%A9conciliation-o%C3%B9-cohabitent-anciens-bourreaux-095905204.html

Posté le 13/01/2017 par rwandaises.com