27 janvier, journée de la réflexion et de la prévention des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide : l’an dernier, ce même jour, ici, je m’étonnais et m’offusquais du manque de motivation pour cette journée, surtout à l’heure où montent haines et discriminations.
Aujourd’hui, après des échanges avec la Direction Académique de l’Education Nationale et du Rectorat du Loiret, le projet pour exposer et intervenir dans les établissements scolaires présenté par la Cellule a été validé et diffusé dans tous les lycées du Département. Déjà 4 lycées et collèges nous ont approché pour des interventions ou des présences.
Cette cérémonie est surtout pour rappeler qu’en 1994, au Rwanda, a été perpétré un génocide ayant causé la mort de plus d’un million de personnes, enfants, femmes, hommes, vieillards, non pas pour ce qu’ils avaient fait, mais pour ce qu’ils étaient, des Tutsi. Ce génocide s’est accompagné des assassinats de tous ceux qui s’opposaient ou s’opposeraient à cette ignominie.
Un génocide n’est pas une simple affaire interne d’état, c’est une idéologie :
éliminer « l’autre » après que ce soient développées une stratégie de montée de haine, d’identification de bouc émissaire, une stratégie de banalisation de la stigmatisation et de la déshumanisation, une stratégie de normalisation du rejet de l’autre.
La liste des génocides reconnus par les historiens, les Etats ou les Tribunaux internationaux est longue, et celui des Tutsi au Rwanda en 1994, ét reconnu au plan juridique par des
instances internationales dépendant de l’ONU.
En France, le génocide est puni en tant que crime contre l’humanité. Il est imprescriptible.
En effet dés le 28 juin 1994, le rapport de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unis pour le Rwanda avait considéré que la qualification de génocide devait être retenue en ce qui concerne les Tutsi.
Aussi depuis 2003, le 27 janvier de chaque année est déclarée en France, par l’Education Nationale, journée de la mémoire de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité dans les établissements scolaires, et doit être l’opportunité pour la communauté éducative d’engager une réflexion sur les génocides et crimes contre l’humanité
En décembre 2003, l’Assemblée Générale de l’ONU a décidé de faire du 7 avril, la Journée Internationale de Réflexion sur le génocide de 1994 au Rwanda
Le 16 juin 2006, à la demande du procureur, la chambre d’appel du Tribunal International pour le Rwanda à Arusha(Tanzanie) conclut que le génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda est « un fait de notoriété publique », qui « fait partie de l’histoire mondiale ».
En 2009, l’ONU proclame le 27 janvier, Journée Internationale de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’Humanité
Le 14 mars 2014, la cour d’Assises de Paris considère que les événements survenus au Rwanda en 1994 caractérisent le crime contre l’humanité prévu et réprimé par le Code Pénal et de même considère que le crime de génocide défini par le Code Pénal a bien été commis au Rwanda entre avril et juillet 1994,
Le 6 juillet 2016, la même cour d’Assises de Paris confirme l’existence du crime de génocide commis sur l’ensemble du territoire du rwanda entre avril 1994 et juillet 1994, crime faisant suite à un plan concerté.
le 3 décembre 2016, la cour d’assises de Bobigny a confirmé en appel les termes de la décision du 14 mars 2014
Ces quelques exemples de décisions et déclarations montrent le caractère universel de la réflexion et de la prévention des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide.
Il nous semble donc :
des actions d’information, de prévention et de mémoire s’intégrant dans la volonté de permettre un plus et un mieux de Vivre-Ensemble,
des actions d’information et de lutte contre l’impunité pour que les penseurs des génocides, coupables et exécutants, et complices soient justement jugés dans le monde,
des actions de soutien et réconfort des milliers de rescapés encore en souffrance physique et morale.
soient aujourd’hui un moyen puissant d’éducation et de prévention concernant les génocides et crimes contre l’humanité.
Notre association Ibuka France, dédiée à la Mémoire du génocide des Tutsi et au soutien des rescapés est apolitique, est reconnue d’intérêt général et est exclusivement axée sur les faits et conséquences du génocide de 1994.
Ibuka sera toujours au plus près des rescapés pour les soutenir sur tous les plans,
Sociaux, physiques, matériels, psychologiques, moraux, reconnaissance, lutte contre le négationnisme et besoins de justice, mémoire et hommage aux victimes
C’est à ce niveau, et uniquement à ce niveau, en total respect des textes nationaux et internationaux que nous continuons à mener des activités tournées vers le respect de l’autre, la lutte contre la discrimination et le rejet de l’autre. Ibuka France est ses Cellules, dont ici à Chalette, en sont des instruments indispensables.