S’achemine-t-on vers un nouveau report des élections en République démocratique du Congo ? Les propos du ministre d‘État en charge du Budget, Pierre Kangudia Mbayi pourraient le laisser croire.
En conférence de presse ce mercredi, il a déclaré que récolter les 1,8 milliard de dollars nécessaires à l’organisation des élections était improbable. “Il sera difficile de penser que nous puissions mobiliser 1 milliard 800 cette année. A ce stade, je préfère tenir un langage de sincérité”, a-t-il affirmé.
Ce budget a été établi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) en application d’une disposition de l’accord conclu entre le gouvernement et une frange de l’opposition en octobre 2016.
Il sera difficile de penser que nous puissions mobiliser 1 milliard 800 cette année. A ce stade, je préfère tenir un langage de sincérité.
Mais à en croire le ministre, organiser les élections avec un tel budget reviendrait à “sacrifier” plusieurs secteurs d’activités dans ce pays réputé être l’un des plus pauvres au monde. Encore que le budget pour l’exercice 2017 peine à atteindre les 7 milliards de dollars, souligne Pierre Kangudia.
La République démocratique du Congo a pourtant connu une relative accalmie lorsque la majorité présidentielle et l’opposition ont décidé de l’organisation des élections en 2017, à la suite d’un accord signé sous les auspices de l‘église catholique le 31 décembre 2016.
Le pays avait en effet connu une série de protestations contre un troisième mandat du président Joseph Kabila qui ont fait une cinquantaine de morts en 2016. Successeur de son père Laurent Kabila à la tête de la RDC depuis 2001, le chef de l‘État congolais ne peut plus briguer un autre mandat selon la Constitution. Mais l’opposition le soupçonne de vouloir outrepasser la loi suprême du pays.
De retour en RD Congo en juillet dernier après deux années d’exil médical en Belgique, Etienne Tshisekedi avait donné une nouvelle impulsion à la bataille de l’opposition pour éviter un éventuel troisième mandat de Joseph Kabila.
Toutefois, avec son décès à Bruxelles le 1er février des suites d’une embolie pulmonaire, le climat politique en RDC semble de nouveau teinté d’incertitudes.