Les femmes marchandes de la région des Grands lacs battent campagne auprès des autorités administratives et douanières dans la zone frontalière entre le Rwanda et la RDC en vue de la réduction des tracasseries douanières.
Regroupées au sein de l’association dénommée Commerçantes solidaires pour la paix dans la région des grands lacs (COSOPAX), elles affirment vouloir développer le petit commerce entre Bukavu et Cyangugu, les deux villes frontalières de la RDC et du Rwanda.
Elles ont transmis vendredi leurs doléances auprès de la ministre provinciale de l’agriculture au Sud Kivu, du maire de la ville de Bukavu et des délégués des services rattachés à la douane du Rwanda et de la RDC.
Selon la Commission diocésaine justice et paix qui les accompagnent, leur activité marchande contribue à assoir un climat de tolérance et de solidarité mutuelle entre les peuples de la sous-région.
Les femmes ont, dans leurs doléances, édifié les autorités de deux pays sur la délicatesse de leur travail, étant obligées de traverser chaque jour plus d’une frontière pour nourrir leur famille.
«Je vais au Rwanda tôt le matin acheter des produits divers; par exemple des souliers fabriqués au Kenya, le parfum et même les sous-vêtements que je revends ensuite au Congo. Grace à ce commerce transfrontalier que j’exerce depuis quatre ans, je suis devenue indépendante financièrement», témoigne avec fierté au micro de VOA Afrique Yvette Nabintu, une commerçante vivant à Bukavu.
Beatrice Ahinyame ressortissante de Cyangugu au Rwanda reconnait, elle, que ce travail est un atout pour organiser son foyer.
«Cette activité nous aide beaucoup et contribue au développement de notre famille, car on arrive à payer la scolarité des enfants; acheter de beaux habits à nos enfants, à nous-même et à nos maris», soutient Mme Ahinyame.
L’habitante de Cyangungu affirme garder un souvenir inoubliable de leur mutuelle. Des délégations des femmes COSOPAX venues du Burundi et du Congo ont fait le déplacement au Rwanda pour partager sa joie en lui apportant des cadeaux lors du mariage de sa fille.