Des milieux officiels à Bujumbura prédisaient, samedi, que «rien de bon » n’allait sortir du prochain Conseil des Nations Unies aux droits de l’homme dont de précédents rapports avaient déjà été jugés beaucoup «plus politiques que techniques» dans l’approche de la crise burundaise persistante depuis les dernières élections générales controversées de 2015.
Le porte-parole du président burundais, Claude Karerwa, a présumé que le Conseil aux droits de l’homme allait, «une fois de plus», travailler sur la base de «faux rapports» pour remettre en cause le pouvoir, les «Imbonerakure» (de jeunes militants du parti au pouvoir), les corps de défense et de sécurité gouvernementales dans les atteintes aux droits humains supposés au Burundi.
Le pays sera représenté au prochain rendez-vous de Genève pour défendre le point de vue du gouvernement sur la situation réelle des droits de l’homme au Burundi, a annoncé le porte-parole du président.
Le pouvoir burundais présente généralement la situation du pays comme étant à la paix et à la sécurité depuis l’échec du mouvement insurrectionnel contre le troisième mandat de l’actuel chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza et la tentative de putsch militaire manqué, en mai 2015.
«Malgré une baisse de la violence et une réduction du nombre d’affrontements armés, on continue de signaler des violations des droits de l’homme, notamment des meurtres, des disparitions forcées, des cas de violence sexiste, des arrestations et détentions arbitraires, des cas de torture et de mauvais traitements», apportait la contradiction, en mars dernier, le premier rapport du tout nouveau Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Gouterres.
Le 20 septembre 2016, un autre rapport onusien allait encore plus loin et concluait sur «d’abondantes preuves de violations graves des droits de l’homme par le gouvernement et des personnes qui lui sont associées» ; de possibles «crimes contre l’humanité» et un «grand danger de génocide» au Burundi.
C’est dans ce contexte de tension que le pouvoir burundais a fini par se retirer du « Statut de Rome de la Cour pénale internationale» (CPI) et à suspendre la coopération et la collaboration avec l’antenne locale du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Par ailleurs, le pouvoir burundais hésite depuis des mois à signer un mémorandum d’entente avec l’Union africaine (UA) sur le déploiement d’au moins une centaine d’observateurs des droits de l’homme et d’experts militaires.
Sur le papier, le Burundi reste néanmoins partie prenante à plusieurs principaux instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’Homme dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
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Posté le 07/06/2017 par rwandaises.com