Ce 1er juin 2017 le Rwanda marque le 27ème anniversaire du début de la Lutte de Libération. C’est un événement majeur que les Rwandais se servent pour garder en mémoire tous les patriotes qui ont sacrifié leur vie afin de libérer le Rwanda et unir les Rwandais. C’est aussi une occasion de rendre hommage à tous ceux qui continuent, sans relâche, de conjuguer leurs efforts pour reconstruire le Rwanda, en tant qu’un modèle d’un Etat-Nation. Cette date est également l’occasion de procéder à l’évaluation des réalisations du Rwanda comme fruits issus des jalons posés par les patriotes du Rwanda et focaliser sur meilleure continuité.
Le concept de patriotisme n’a de sens complet que s’il est placé dans le contexte social, politique et idéologique dans la vie de toute une société. Schoar (1981) et Virroli (1985) définissent le patriotisme comme étant l’amour de la patrie, de la ville natale et des beaux paysages qu’une personne a envers son propre pays. C’est une affection découlant d’un sentiment de liens profonds, presque biologiques qui ressemble à un lien de parenté.
Pour toutes les nations, le patriotisme est très important. Selon Ben Amos et Bat Tal (2004), l’absence de patriotisme compromet toute possibilité de maintenir les formes sociales et, sans amour de la patrie, les sociétés sont vouées à l’échec. Le patriotisme peut être le résultat d’une combinaison de valeurs culturelles et de développement des attitudes. Le patriotisme suppose toujours l’existence de pionniers. Pour être patriote, il faut renoncer à ses propres intérêts pour donner priorité aux intérêts suprêmes de son pays. Par ailleurs, les patriotes doivent être des leaders visionnaires capables de prévoir et de voir en premier lieu ce que les citoyens ordinaires ne peuvent pas observer en ce même moment.
C’est bel et bien ce qui s’est produit au Rwanda le 1er Octobre 1990, lorsque les fils et filles de ce Pays ont décidé de sacrifier leurs vies dans l’intention de libérer le Rwanda d’un régime dictatorial afin de rebâtir un Rwanda nouveau pour tous les Rwandais.
Beaucoup de ces patriotes ont accepté de perdre leurs postes d’emploi, dont certains occupaient de hautes fonctions, d’autres étant des cadres haut gradés dans l’armée d’un pays qui les avaient accueillis. D’autres encore ont abandonné de bonnes écoles secondaires, des collèges et des universités qu’ils fréquentaient, au moment où d’autres ont quitté leurs entreprises prospères. Ils partageaient, tous, le but commun de libérer le Rwanda de toutes formes d’injustice, de discrimination et d’exclusion.
Les objectifs de ces patriotes, tel qu’énoncés dans le programme politique du Front Patriotique Rwandais (FPR) ont été réalisés de manière satisfaisante. Ce dont les Rwandais se réjouissent actuellement sont les fruits des actes héroïques posés par nos héros, pendant et après la Lutte de Libération.
Le premier fruit de Lutte pour la Libération est la restauration de l’unité entre les Rwandais. Actuellement, il y a une coexistence pacifique entre les Rwandais. D’après le Baromètre de la Réconciliation au Rwanda, édition 2012, l’Enquête sur les Perceptions des Rwandais, l’adhésion à la Rwandité (Ubunyarwanda) a enregistré une très bonne performance de 95,38 %. Si on se souvient du génocide perpétré contre des Batutsi qui a couté plus d’un million de victimes et de la dislocation du tissu social qui ont caractérisé le Rwanda au lendemain du génocide en 1994, ceci est une grande réussite qui a été possible grâce au leadership visionnaire du nouveau Rwanda d’après 1994. Dans ce Rwanda nouveau, tous les Rwandais jouissent de l’égalité des chances en ce qui concerne l’accès aux potentialités du pays, notamment l’accès à l’éducation, la liberté économique et politique. Les cadres juridiques comme la Constitution du 4 Juin 2003 servent à promouvoir l’inclusion du développement socio-économique et politique au Rwanda. La Commission pour l’Unité et la Réconciliation Nationale et d’autres commissions qui ont été mises en place après 1994 comme la Commission Nationale des Droits de la Personne et l’Office de l’Ombudsman aident au renforcement de l’unité des Rwandais.
Le deuxième fruit n’est autre que la sécurité et la souveraineté du pays. La sécurité sur toutes les frontières du Rwanda est bien assurée. Les Rwandais et leurs visiteurs étrangers bénéficient d’une sécurité optimisée. Le sondage qu’a réalisé Gallup en 2012 a révélé que le Rwanda est le pays le plus sécurisé de la planète. D’après ce sondage, 92% des Rwandais interrogés se sentaient en sécurité et protégés.
Le troisième fruit est la promotion de la démocratique et l’inclusion politique. Les nouveaux dirigeants du Rwanda ont restructuré la nation et ont engagé toutes les forces sociopolitiques indépendamment de leurs différences identitaires. Plusieurs stratégies ont été adoptées, dont notamment l’instauration d’un Etat de droit, de démocratie et la décentralisation, ainsi que des mécanismes efficaces pour la gestion des affaires de l’Etat à travers le partage du pouvoir tout en tenant compte des groupes sociopolitiques et du contexte historique du pays. Les groupes spécifiques comme les femmes, les jeunes et les personnes handicapées participent à la vie sociopolitique du Pays. Par exemple, actuellement le Rwanda compte 64% de femmes au Parlement (Chambre des Députés) le plaçant ainsi au premier rand mondial. En outre, le pays s’est doté d’une nouvelle loi régissant les médias. Cette dernière fait participer les grandes figures dans l’édition et la diffusion de l’information. Les médias sont désormais structurés de manière à permettre leur autorégulation. La société civile s’est restructurée et joue maintenant un rôle clé dans le développement du pays.
Le quatrième fruit est la promotion d’une économie centrée sur le citoyen et fondée sur les ressources du pays. Les Rwandais ont maintenant développé une culture de valoriser les ressources nationales toute en gérant efficacement l’apport provenant de différents partenaires. Au cours de cette année budgétaire de 2013 /14, pour la première fois dans l’histoire du Rwanda, les recettes intérieures contribueront l’équivalent de 60,2 % du budget national. Dans la perspective de la Vision 2020, l’objectif est de rehausser le PNB par habitant à 1240 de dollars Américains avec une croissance économique moyenne de 11,5% par rapport à celui de 8,3 % de l’année dernière. Il importe de préciser que le PNB par habitant, qui était de moins de 185 dollars US en 1990, a augmenté de façon exponentielle pour atteindre 644 dollars à la fin de 2012 et au cours des cinq dernières années, un million de Rwandais ont été aidés à se hisser au-dessus du seuil de pauvreté.
Le cinquième fruit est l’élimination de la corruption, du favoritisme et du détournement des ressources nationales. Grâce à la création d’institutions indépendantes et spécialisées chargées de l’amélioration de la bonne performance des services de l’Etat comme l’Office Rwandais des Marchés Publics, l’Office de l’Auditeur Général des Finances de l’Etat, l’Office Rwandais des Recettes, la Commission de la Fonction Publique et l’Office de l’Ombudsman, la corruption, le favoritisme et le détournement des ressources nationales ne constituent plus une menace au Rwanda. C’est grâce à ces efforts, que le Baromètre Mondial de 2013 sur la Lutte contre la Corruption tel que publié par Transparency International a classé le Rwanda comme le pays le moins corrompu d’Afrique.
Le sixième fruit est la promotion du bien-être social. Suite à l’introduction du système de l’assurance maladie, actuellement les Rwandais ont un accès facile aux soins de santé. Cet accès a fortement contribué à la baisse du taux de mortalité chez les mères et du taux de mortalité infantile. Au niveau de la vaccination, le Rwanda est le premier pays africain à avoir étendu à tout le pays, les vaccins conjugués contre le pneumocoque, Rotavirus et le VPH. Le taux de couverture de la vaccination des enfants selon la dernière Enquête Démographique et de Santé de 2010 est de 90%, taux qui est le plus élevé en Afrique subsaharienne. Le Rwanda a également mis en place des mécanismes et des programmes comme Ubudehe et Girinka qui viennent en aide aux personnes vulnérables. En matière d’éducation, le Rwanda a introduit un enseignement de base gratuit de 12 ans qui a permis l’augmentation considérable des enfants inscrits non seulement à l’enseignement primaires mais aussi secondaires.
Le septième fruit est l’élimination de toutes les causes de cPublié par
réation du phénomène de réfugiés et la promotion du rapatriement de réfugiés Rwandais. Depuis 1994, plus de 3,4 millions de refugies ont regagné leur patrie et ont bénéficié de l’aide en vue de la réinsertion dans leurs communautés. Depuis le 30 Juin 2013, la Clause de Cessation mettant fin au problème des réfugiés rwandais est entrée en vigueur et des mécanismes sont en place pour aider les Rwandais qui souhaitent rester à l’étranger à participer à la vie nationale.
Le huitième fruit consiste en la promotion de coopération et de la diplomatie fondée sur le respect mutuel, la coopération et les échanges économiques mutuellement bénéfiques entre le Rwanda et les autres pays. Sur le plan international, le Rwanda a redoré son image qui avait été souillée par le génocide de 1994, lequel génocide avait couté la vie de plus d’un million des Batutsi. Le Rwanda participe activement aux organisations régionales et internationales comme la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), le Marché Commun pour l’Afrique Australe (COMESA) et le Commonwealth, entre autres. Depuis Avril 2013, le Rwanda est membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le pays participe dans différentes missions de maintien de la paix dans différents pays. Le Président Paul KAGAME co-préside le Groupe de Plaidoirie sur les Objectifs de Développement du Millénaire et la Commission sur la Large Bande au service du Développement Numérique.
Le neuvième fruit est le mécanisme de lutte contre le génocide et son idéologie. Avec ce mécanisme le Gouvernement a introduit les Juridictions populaires Gacaca qui ont jugé 1,958,638 cas relatifs au génocide. Avec les tribunaux ordinaires, le jugement des procès du génocide aurait duré plus de 100 ans. En outre, les juridictions Gacaca ont considérablement contribué au processus de réconciliation des Rwandais. La Commission Nationale de lutte contre le Génocide a également été mise en place et une loi réprimant l’idéologie du génocide a été promulguée. Toutes les forces sociales, politiques et idéologiques ayant adhéré à la politique de l’unité des Rwandais, ont décidé de promouvoir la culture de la Rwandité et donner l’élan à la culture de partenariat entre les Rwandais, quelles que soient leurs différences.
Bref, telles sont les réalisations enregistrées par le Rwanda suite aux efforts conjugués de tous ses vrais patriotes. Les témoignages des Rwandais eux-mêmes affirment que les objectifs visés par les patriotes qui ont lancé la guerre de libération, ont été atteints. La voie empruntée par les Rwandais après le génocide de 1994 perpétré contre les Batutsi est appréciable, et nous devons continuer à travailler dur pour pérenniser ces acquis. Les Rwandais se doivent de ne pas valoriser les fausses allégations propagées par les quelque forces négatives malintentionnées qui ne peuvent pas reconnaître les progrès réalisés par le Rwanda. Tous les Rwandais doivent garder à l’esprit que le Rwanda ne faillira pas de nouveau comme le Président Paul Kagame le rappelle souvent. Pour une meilleure continuité des acquis du travail abattu par les patriotes pour la reconstruction d’un Etat-Nation, il s’avère nécessaire de continuer à engager la jeunesse à travers le Service National, Urugerero pour leur permettre de prendre la destiné des fruits de la Lutte de Libération.
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http://fr.igihe.com/droits-humains/rwanda-les-fruits-du-vrai-patriotisme
Posté le 27/06/2017 par rwandaises.com