La démocratie occidentale a créé une formule dite l’opposition politique comme une mesure nécessaire de dynamisme politique dans une gouvernance des pays. Cette recette, les pays occidentaux qui l’administrent bien dans leurs arènes politiques, entendent bien l’appliquer dans les pays en voie de développement.
Ainsi donc, les pays où cette opposition démocratique n’existe attirent les foudres de cet Occident dispensateur de la manne budgetaire et des grandes banques aux imposantes liquidités financières nécessaires aux pays du sud.
Si on fait une autopsie des régimes autocratiques africains des années soixante, au lendemain de la decolonisation, on se rendra compte qu’ils ont longtemps profité de la période de la guerre froide avec la confrontation silencieuse Est-Ouest. Concrètement, tel despote africain chéri et promu par l’Occident faisait des largesses à ses maîtres pour rester in aeternum au pouvoir au cas où un coup d’Etat sanglant ne venait l’y déloger.
Au Rwanda, tout a été tôt fait par l’autorité coloniale belge et le clergé catholique pour instiller dans la conscience populaire les germes d’une profonde division ethnique partant d’une mauvaise lecture délibérée de l’histoire des classes sociales rwandaises. Quel souci, objectif poursuivi ? La Belgique voulait rester cent ans présente dans la region des Grands Lacs. Elle ne voulait pas partir très tôt en 1962.
L’idéologie ethnocentriste hutue va donc faire beaucoup de dégâts dans la conscience populaire agrémentée par des tentative périodiques d’élimination d’une partie de la composante Tutsie. L’autorité administrante belge et le clergé catholique continueront à faire le suivi de cette idéologie, à la revisiter pour l’aiguiser davantage sous le régime de Grégoire Kayibanda (1962-1973).
A la fin, toute une société civile rwandaise naissante sera acquise à cette idéologie ethnocentriste hutue qui, contrairement au Burundi voisin, le frère siamois, la lecture idéologique était àl’unionisme à cause du leader historique des Barundi, le Prince Louis Rwagasore abattu lors de son premier Conseil Ministériel en 1961 àla veille de independence de son pays.
Le mal profond causé par l’éducation élitiste : une société civile gagnée par l’ethnocentrisme
Il va sans dire que l’autorité administrante belge a causé de profondes séquelles dans la société rwandaise. L’éducation au compte goutte. Ici on étudie et on est promu pour occuper une function determine dans la société. Par consequent, les élus sont peu nombreux. Ils sont enseignants, cadres médicaux, agents de l’administration locale, commis de banque…
On deviant commerçant par défaut, pour ne pas avoir étudié. Cette classe d’instruits est sérieusement leader d’opinion dans son patelin. Imaginez les sévices moraux qu’elle va causer dans les pauvres et incultes paysans de son village, de sa commune. Le genocide perpétré contre les Tutsi n’a été qu’ainsi rendu possible.
Quelle opposition rwandaise actuelle
Dans ces circonstances, quelle est l’image que l’opposition rwandaise doit avoir ? Lors de la campagne présidentielle de 2003 on a vu un ancient Premier Ministre Faustin Twagiramungu venir de Belgique en indépendant croiser les fers avec Paul Kagame du FPR. Mais qui représentait-il ? Evidemment c’est toute une frange de l’alors nouvelle diaspora rwandaise de Belgique, de France… Celle-là même qui a têté et s’est incrustée de l’idéologie de l’ethnocentrisme. Son hypothétique victoire aurait été celle de cette idéologie du nombre ethnique- nombre démocratique. Et nous revoilà dans la logique de l’ancien temps !
Faut-il dire qu’avec la nouvelle victoire de Kagame et son 3è septennat legal, le mal est passé ? Les forces ethnocentristes sont-elles émechées ?
Dr Frank Habineza (Verts), Philippe Mpayimana (indépendant) : Une opposition constructive
La société rwandaise a écarté les members de l’opposition négative virulente. Elle les a jetés dehors au point que la nouvelle chanson qu’entonne le people c’est un travail producteur et non le travail allégorique, celui de tuer le tutsi.
Le régime actuel fièrement très à droite et capitaliste, poursuit sans relâche des programmes d’assistance sociale très sensibles pour les pauvres classes sociales. Il essaye avec de bons réultats de les remorquer pour entrer de plein pied dans l’économie de marché.
Tout au long de leur campagne présidentielle les candidats retenus pour la course aux côtés de Paul Kagame du FPR Inkotanyi, les Dr Frank Habineza et Philippe Mpayimana n’ont fait que souligner la chose. Ils ont compris le jeu. Comment faire l’opposition qui puisse être acceptable. Cependant, ils n’ont fait que repeter les principes moteurs du FPR qui tient à améliorer l’environnement des affaires dans le pays.
Les citoyens pouvaient-ils avoir une Oreille attentive en leur faveur du moment que le FPR et les partis de la coalition ont bombé le torse pour montrer que les realizations actuelles sont sans égale ? C’est ici qu’il faut se poser la question du sens àdonner àl’opposition rwandaise.
Cette opposition viendrait-elle critiquer uniquement le modus operandi du FPR ? Lui qui va à gauche et àdroite ? Autant l’opposition créer carrément des think tanks très socialisants, éducatifs armés de pédagogie populaire. Sans cela, les rwandais ne comprendront jamais le sens de la protection de l’environnement qu’amène le Parti du Dr Habineza. Ils prendront pour des balivernes le fait qu’il promet, une fois juché au pouvoir, qu’il va faire l’usage administrative et scolaire du français. Les Rwandais comprendront difficilement les promesses de Mpayimana faites sur un ton leer selon quoi, il va renforcer le pouvoir d’achat des citoyens, sans fournir des strategies qu’il utilisera pour y arriver.
Les faiblesses de l’opposition soucieuse de construire
Habineza le docteur et Mpayimana le journaliste, tous les deux se sont jetés dans la mêlée politique sans avoir fourbi leurs armes. Ils allaient lutter contre un candidat d’un grand parti longtemps établi et qui a fait ses preuves parmi les citoyens de la base communautaire. Au cours de leur campagne, une question revenait àla bouche des citoyens : qu’apportent-ils de mieux que le FPR ?
Cette question n’avait pas de réponse de la part des candidats. Ils avaient un problème de montrer leurs nouvelles ideologies de reconstruction de la société rwandaise. La faute ? Ils ne se sont pas entourés d’une équipe pluridisciplinaire qui, longtemps avant la campagne, aurait dû rédiger un plan de bataille, une feuille de route plausible, convaincante et persuasive.
Cette équipe aurait dû rédiger un livre de chaque candidat montrant comment le candidat conçoit l’avenir du Rwanda. Elle aurait dû produire des prospectus montrant l’idéologie politique que poursuivra le candidat.
Cela ne s’est pas fait. Cela veut-il dire que tout est fini ? Une opposition rwandaise pédagogique est-elle possible ? On ne s’aventure pas en politique. C’est une profession difficile qui demande des armes intellectuelles bien aiguisées, une créativité accompagnée d’une finesse diplomatique et des moyens matériels y relatives.
http://fr.igihe.com/politique/radioscopie-d-une-opposition-constructive.html
Posté le 11/08/2017 par rwandaises.com