Le Président Paul Kagame a pris la parole à Abidjan (Côte d’Ivoire), lors du 5ème Sommet « Union africaine-Union européenne » qui s’est ouvert ce mercredi.
Le président Paul Kagame a déclaré que la réforme institutionnelle de l’Union africaine vise à créer une Union autosuffisante qui permettra d’établir des partenariats externes plus fiables.
La réunion a réuni des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique et d’Europe et se concentre sur le suivi des développements dans la mise en œuvre des engagements mutuels par les deux groupes de parties prenantes.
La réunion se déroule dans le contexte de révélations déchirantes selon lesquelles les immigrants, la plupart d’Afrique de l’Ouest, sont achetés et vendus ouvertement sur les marchés d’esclaves modernes en Libye.
Kagame a décrit la crise actuelle des migrants comme un test de collaboration entre les deux continents et a appelé tous les acteurs à agir ensemble.
« Un test de notre collaboration et de notre humanité est clairement devant nous, avec la tragédie en cours des migrants africains en Libye et dans des situations similaires ailleurs. Nous devons agir ensemble « , a-t-il déclaré.
« Garantir la possibilité, la sécurité et la voix des jeunes d’Europe et d’Afrique est la meilleure défense de nos valeurs communes et de notre avenir commun« , a ajouté M. Kagame, en soulignant que la participation des jeunes était un pilier central de la réforme institutionnelle de l’UA.
Kagame, qui est le fer de lance du processus de réforme, a décrit le processus comme urgent et nécessaire car l’environnement économique et de sécurité du continent dépend de la qualité de la coopération.
« Les forces qui remodèlent l’environnement économique et de sécurité mondial signifient que l’avenir de l’Afrique dépend de plus en plus de la qualité de la coopération sur notre propre continent« , a déclaré M. Kagame. « Cela inclut, d’une manière critique, notre responsabilité de mobiliser les ressources pour payer des programmes importants qui profitent à notre peuple, tout en allégeant le fardeau de nos partenaires« , a ajouté le président.
Le processus est cependant flexible pour répondre aux besoins spécifiques des États membres sans porter atteinte aux principes fondamentaux sur lesquels il est ancré. Parmi les points saillants des réformes, figure la division du travail entre les blocs économiques régionaux avec une coordination accrue avec la Commission de l’Union africaine.
Les réformes offrent également l’opportunité de renforcer les liens entre l’Afrique et des partenaires extérieurs tels que l’Europe; aborder des questions clés telles que la sécurité, l’immigration et le commerce, entre autres. « La réforme représente une ouverture historique pour renforcer le partenariat entre l’Europe et l’Afrique. L’Europe et l’Afrique sont des voisins permanents, et nous avons une compréhension commune de nombreux intérêts clés, notamment en termes de sécurité, de migration, d’environnement, de commerce et d’investissement « , a fait remarquer le président.
Organisé tous les trois ans, le sommet d’Abidjan a été le troisième sommet du genre à se tenir sur le continent avec des rencontres précédentes en Égypte (2000), au Portugal (2007), en Libye (2010) et en Belgique (2014). Le sommet de cette année a pour thème «Investir dans la jeunesse pour un avenir durable».
D’autres dirigeants africains devraient faire des interventions préliminaires: le président du Tchad, Déby Itno, sur «le renforcement des opportunités économiques pour la jeunesse», et le roi du Maroc, Mohammed VI, sur «la mobilité et la migration».
Le président sud-africain Jacob Zuma devrait parler de «la coopération UA-UE sur la paix» et la sécurité, tandis que le président ghanéen Akufo Addo devrait parler de «la coopération sur la gouvernance entre les deux blocs».
