La Première Dame, Jeannette Kagame, a dirigé jeudi, une prière au petit-déjeuner du « National Prayer Breakfast » des États-Unis, qui s’est tenu à Washington DC et auquel participait notamment le Président américain Donald Trump.
La prière de la Première Dame a été tirée d’une prière de Saint François d’Assise, appelant tous à «apporter l’amour là où il y a de la haine, apporter le pardon là où il y a de l’offense, apporter la vérité là où il y a erreur».
Au cours de son discours, Trump a félicité Mme Kagame pour avoir assisté et dirigé la prière, et lui a adressé ces quelques mots : « Tant que nous ouvrons nos yeux à la Grâce de Dieu – et ouvrons nos cœurs à l’amour de Dieu – alors l’Amérique sera pour toujours la terre de la liberté, la patrie des braves, et une lumière pour toutes les nations. »
Le « National Prayer Breakfast » est un événement interconfessionnel annuel réunissant des milliers de leaders de plus de 100 pays. Le Rwanda organise également chaque année un événement similaire réunissant des dirigeants des secteurs public et privé, des amis du pays, pour prier pour le pays et rendre grâce pour l’année écoulée.
Mme Kagame a pris le temps de réfléchir sur le chemin parcouru par le Rwanda depuis le génocide de 1994 perpétré contre les Tutsis, ce génocide qui a coûté la vie à plus d’un million de personnes en 100 jours, et qui a laissé une économie totalement brisée avec des milliers d’orphelins et de veuves parmi d’autres.
«Le petit-déjeuner national de prière est une merveilleuse occasion de réfléchir et de partager sur les voyages que nous avons effectués et les leçons qu’ils nous laissent», a déclaré la Première Dame.
« Mais permettez-moi de vous en dire un peu plus sur certaines des mesures que nous avons dû prendre, du génocide et de l’échec de l’État en 1994, pour atteindre une destination à ne pas manquer en 2018. L’une des leçons les plus importantes que nous avons apprises au Rwanda, c’est qu’après le silence des armes, la vraie bataille allait seulement commencer. Et c’était la lutte, la réconciliation entre les Rwandais – victimes et auteurs, la reconstruction du tissu social dévasté et la restauration de la confiance brisée », a ajouté Mme Kagame.
Au cours de ce voyage, la Première Dame a dit que le Rwanda devait tout reconstruire à partir de zéro, avec le principe directeur de l’unité nationale qui embrassait l’ouverture pour construire une nation unifiée.
« Je peux vous assurer qu’il n’y avait pas de manuel d’instructions pour ce nouveau processus, et revenir en arrière n’était pas une option. Donc, armés de foi et d’un objectif clair, les Rwandais se sont mis au travail. La reconstruction de notre nation n’a pas eu lieu du jour au lendemain, comme vous pouvez l’imaginer, et elle se poursuit encore aujourd’hui. »
« Dans la foulée de cette calamité, nous avons dû aller au-delà de l’équation humaine et du bien, du mal et du laid, passer au crible une société réconciliée guidée par les meilleurs anges de notre nature », a-t-elle ajouté.
Pour ce faire, Mme Kagame a déclaré que le Rwanda devait rouvrir de vieilles blessures, s’ouvrir les unes aux autres sur le plan humain, mais surtout s’ouvrir à la possibilité de «vivre comme un seul peuple dans une seule nation».
Elle a observé que les dirigeants de l’après-génocide ont apprécié la contribution de tous et en particulier les femmes, qui, selon elle, ont joué un rôle clé dans la restauration du pays dévasté et le processus de transformation continu du Rwanda.
« Tout au long de ce voyage, les femmes résilientes du Rwanda ont, à bien des égards, tenu le ciel. Jetés dans des rôles inconnus, dans un monde bouleversé, elles ont travaillé dur aux côtés de leurs frères, pères et fils pour ramasser les pièces et façonner une nation résiliente, où tout le monde, peu importe leur origine ou leur histoire, a une place », elle a ajouté.
Mme Kagame a également précisé que le soutien des « amis du Rwanda » a contribué à construire l’état actuel du Rwanda.
« Les bruits des nouvelles constructions, les marchés qui sont animés, les enfants qui jouent dans les rues des écoles et des quartiers, les nouveaux restaurants, les soirées poétiques et musicales, voilà des choses qui n’étaient qu’un rêve lointain il y a vingt ans et qui font maintenant partie du paysage rwandais. »
Elle a conclu en notant que les Rwandais ne tiennent pas le progrès pour acquis et a pris le temps de remercier ceux qui ont marché avec le peuple rwandais à travers son voyage de transformatiocomn.