Le Président Paul Kagame s’exprimait lors de la 54ème édition de la conférence de Munich (Allemagne) sur la sécurité, lors d’une table ronde sur la sécurisation de la région du Sahel.
Le président Paul Kagame a voulu préciser que pour répondre adéquatement aux préoccupations de sécurité, il fallait plus de coordination entre les agences et les personnes impliquées ; ce n’est pas le nombre qui compte, mais l’organisation qui doit exister entre elles. Il admet que de nombreux efforts sont déployés par un certain nombre d’acteurs pour sécuriser le Sahel, mais il précise : « les efforts déployés par l’ONU, le Sahel ou l’UE pour régler la situation sécuritaire au Sahel sont nombreux – le point clé n’est pas le nombre de personnes qui contribuent mais plutôt la coordination entre elles pour éviter les chevauchements et gaspiller les ressources« .
Le Sahel comprend l’Afrique de l’Ouest et du Centre-Nord, s’étendant du Sénégal vers l’Est jusqu’au Soudan. Un certain nombre de pays de la région tels que le Mali, le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad et la République centrafricaine ont connu des problèmes de sécurité.
Le Président Kagame s’est entretenu avec les différents intervenants, dont le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, le président du Burkina Faso Roch Marc Kaboré et le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly.
Le président Kagame a exprimé sa préoccupation sur l’utilisation des ressources dans les processus de maintien de la paix.
« Les problèmes dans la région du Sahel sont devenus des défis mondiaux. Nous devons trouver une configuration différente de l’utilisation des ressources disponibles pour devenir plus efficaces. Je ne sais pas pourquoi personne ne soulève ce point « , a-t-il dit.
La gestion des ressources continue d’être un grand défi dans un certain nombre d’opérations de maintien de la paix à travers le monde avec des milliards de dollars de ressources dépensées, mais peu de résultats à montrer.
Par exemple, la « MONUSCO », l’opération de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC), est probablement l’opération de maintien de la paix la plus importante et la plus coûteuse, avec plus de 20 000 personnes pour un budget de 1,14 milliard de dollars pour 2017/2018.
Cependant, en dépit de ces coûts énormes et du personnel déployé, il existe des questions quant à son efficacité.
Le président a déclaré que le continent travaillait à répondre à ces préoccupations de gaspillage de ressources et de chevauchements en construisant des institutions plus efficaces.
« L’Afrique essaye de plus en plus de résoudre ces problèmes en construisant des institutions efficaces pour essayer de répondre aux besoins de ce défi mondial plus large, afin que nous puissions tous contribuer aux efforts destinés à stabiliser le continent et à se développer comme il se doit« .
Parmi les approches du continent pour répondre au problème du gaspillage de ressources et des chevauchements, il y a les réformes de l’Union africaine qui, entre autres, amélioreront la coordination des efforts continentaux.
Le Président Kagame a appelé à un soutien aux agences et organisations qui travaillent pour résoudre la situation sécuritaire du Sahel, en disant que malgré le fait qu’il s’agit d’un problème complexe, il n’est pas insurmontable.
« Nous devons pleinement responsabiliser et soutenir les personnes directement concernées par le problème du Sahel. C’est un problème complexe mais je pense que ce n’est pas insurmontable si nous pouvons faire les bonnes choses de la bonne manière au bon moment « , a déclaré le président.
En marge du sommet, Kagame s’est entretenu avec Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine, le président estonien Kersti Kaljulaid et le ministre allemand de la Coopération économique, Gerd Müller.
Plus tôt dans la journée, le président a pris part à une discussion sur la stabilisation et le développement en Afrique.
Le sommet qui se termine aujourd’hui s’est penché sur les questions de sécurité mondiale telles que notamment la dissuasion de la cyber-sécurité, l’impact des nouvelles technologies sur la géopolitique et les relations internationales, et la protection de la dignité humaine.
Les participants à la réunion étaient des chefs d’État, des ministres, des représentants d’organisations internationales, ainsi que des personnalités médiatiques et universitaires, pour engager un débat intensif sur les défis de sécurité actuels et futurs.
Posté le 19/02/2018 par rwandaises.com