Le Gouvernement devrait mettre en place une politique sur la manière dont les institutions et les personnes peuvent mener des campagnes contre l’idéologie du Génocide, car pour l’instant il n’y a pas de manière standard de le faire, ont déclaré des membres de la Chambre Haute du Parlement.
Les sénateurs ont fait cette recommandation hier après que les membres du Comité Sénatorial Permanent des Affaires Etrangères, de la Coopération et de la Sécurité aient présenté un rapport sur leur évaluation des efforts déployés par le Gouvernement pour lutter contre le Génocide, son idéologie et son déni.
Bien que les sénateurs aient applaudi les efforts du Gouvernement faits jusqu’à présent pour lutter contre le Génocide et son idéologie, ils ont indiqué qu’il restait des défis à relever pour le combattre et ont appelé à une politique nationale sur la façon de le faire.
Le sénateur Mike Rugema, qui préside le Comité Permanent des Affaires Etrangères, de la Coopération et de la Sécurité du Sénat, a déclaré que la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide avait une politique contre l’idéologie du Génocide, mais qu’elle n’avait jamais été approuvée par le Gouvernement.
« Approuver la politique au niveau du Cabinet est la seule chose qui peut faire référence à différentes institutions dans leurs efforts de lutte contre l’idéologie du Génocide », a déclaré Monsieur Rugema.
Il a déclaré que l’approbation officielle de la politique serait un bon point de départ pour les Rwandais de soutenir des initiatives contre l’idéologie du Génocide, qui sont souvent introduites par différentes institutions, des fonctionnaires et des gens ordinaires.
Madame Jeanne d’Arc Mukakalisa, Vice-présidente du Comité sénatorial, a déclaré que l’absence de politique officielle sur la manière de combattre l’idéologie du Génocide a été confirmée par différents responsables.
« Au cours de nos discussions avec différents responsables, ils nous ont dit qu’ils n’étaient pas au courant de cette politique », a-t-elle dit.
Monsieur Appolinaire Mushinzimana, un membre du Comité, a déclaré que certaines personnes ne peuvent pas différencier les efforts de lutte contre l’idéologie du Génocide de ceux visant à promouvoir l’Unité et la Réconciliation.
« La plupart des gens vous parleront d’initiatives visant à promouvoir l’Unité et la Réconciliation parmi les Rwandais lorsque vous leur demanderez ce qu’ils font pour combattre l’idéologie du Génocide. Il est devenu clair pour nous qu’ils n’ont pas de politique à suivre pour combattre l’idéologie du Génocide », a-t-il déclaré.
Pour le sénateur Tito Rutaremara, le fait qu’il n’y ait pas de politique est la principale raison pour laquelle différentes personnes et institutions inventent leurs propres moyens de combattre l’idéologie du Génocide. Il devrait y avoir une politique au niveau national qui est suivie par tout le monde, a-t-il dit.
Les sénateurs ont également recommandé que le Gouvernement prépare des matériels didactiques sur la lutte contre l’idéologie du Génocide à différents niveaux et établisse un cadre pour l’utilisation de ces matériels.
Selon la loi rwandaise, l’idéologie du Génocide est un ensemble de pensées manifestées par des comportements, des discours, des documents et autres actes visant à exterminer ou inciter autrui à exterminer des personnes selon leur ethnie, leur origine, leur nationalité, leur région, leur couleur, leur apparence physique, leur sexe, leur langue, leur religion ou leur opinion politique.
Qu’il s’agisse de périodes «normales» ou de guerre, le crime d’idéologie du Génocide peut être commis en marginalisant, en riant du malheur de quelqu’un, en diffamant, en se moquant, en se vantant, en méprisant, en dégradant, en créant une confusion visant à nier le Génocide , en se vengeant, en modifiant le témoignage ou la preuve du Génocide qui a eu lieu, en tuant, en planifiant de tuer ou en tentant de tuer quelqu’un dans le but de promouvoir l’idéologie.
Le Sénat demande l’approbation d’une politique pour lutter contre le déni du Génocide
Posté le 30/03/2018 par rwandaises.com