Richard Gisagara, Avocat, a dénoncé auprès du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel les propos tenus sur les antennes de la Radio France Inter par Madame Natacha Polony dans l’émission intitulée « Le duel Natacha Polony, Raphaël Glucksmann » diffusée à 13h20’.
Dans sa lettre, Maître Gisagara écrit ce qui suit :
Monsieur le Président, Je vous écris en ma qualité de conseil de l’association Communauté Rwandaise de France (CRF), enregistrée à la Préfecture de Police de Paris sous le n° W513000004 et dont l’adresse est 19 Rue Merlin à Paris 11e
Par la présente, la CRF entend dénoncer les propos tenus hier 18 mars 2018 sur les antennes de la Radio France Inter par Madame Natacha Polony dans
l’émission intitulée « Le duel Natacha Polony, Raphaël Glucksmann » diffusée à 13h20’.
L’association CRF entend également dénoncer l’attitude du journaliste Ali Baddou, animateur de cette émission, qui a laissé diffuser ces propos sans le moindre mot pour les condamner ou s’en dissocier.
En effet, lors de cette émission, parlant du génocide commis contre les tutsi en 1994 au Rwanda, Natacha Polony a tenu les propos suivant : « …il est nécessaire d’essayer de regarder en face ce qu’il s’est passé à ce moment-là. Et qui n’a rien, finalement, d’une distinction entre des méchants et des gentils. Malheureusement, on est typiquement dans le genre de cas où on avait, j’allais dire, des salauds face à d’autres salauds…. »
Il y a lieu de rappeler que le génocide commis contre les tutsi au Rwanda qui a fait un million de morts est une réalité historique et une vérité judiciaire dont la négation, la banalisation et/ou la minoration, sont punies, en France, par l’article 24 bis de la loi sur la liberté de la presse, d’une peine
d’un an d’emprisonnement de 45 000 euros d’amendes. Dès lors, mettre sur le même pied d’égalité les bourreaux et leurs victimes, enfants, femmes, vieillards et autres et, pire encore, traiter les victimes de salauds est inacceptable et une insulte à leur mémoire.
Comme vous le rappelez souvent, l’éditeur est responsable de ce qu’il diffuse et doit se porter garant des propos tenus à son antenne. Lorsque des propos contraires à la déontologie sont tenus lors d’une émission en direct, l’animateur doit intervenir rapidement, en interrompant le locuteur ou en condamnant ses propos. Lorsque l’émission est diffusée en différé, de tels propos ne doivent pas être tenus. Cela n’a pas été le cas pour les propos ci-dessous dénoncés car l’animateur Ali Baddou a totalement laissé faire et n’a eu aucun mot pour les condamner à l’antenne.
Par la présente, l’association CRF sollicite que ces propos et ce comportement qui sont indéniablement contraires à la déontologie à laquelle la Radio France Inter est soumise et qui violent l’article 1er et 1er alinéa de l’article 15 de la loi du n° 86-1067 du 30 septembre 1986 et méconnaissent les dispositions de son cahier des charges relatives à la maîtrise de son antenne soient sanctionnés.
Veuillez croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma considération distinguée.
Posté le 20/03/2018 par rwandaises.com