Le Rwanda a salué le « geste essentiel » de la France pour confirmer la condamnation du génocidaire Pascal Simbikangwa.
Le 24 mai, la Cour de Cassation, a confirmé la condamnation de Pascal Simbikangwa en précisant qu’il avait «volontairement» participé au Génocide de 1994 contre les [Ba]Tutsi.
Pascal Simbikangwa, 58 ans, a été condamné à 25 ans en 2014 lors d’un procès qui a marqué un tournant dans l’approche française des suspects du Génocide contre les [Ba] Tutsi vivant sur son sol.
S’adressant à KT Press vendredi, Dr. Jean Damascène Bizimana, Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale pour la Lutte contre le Génocide (CNLG), a déclaré que la décision envoie un signal que la France est prête à juger les auteurs du Génocide contre les [Ba] Tutsi.
« C’est le premier cas impliquant un génocidaire rwandais qui est conclu par les tribunaux français. Pascal Simbikangwa a participé activement au Génocide contre les [Ba] Tutsi. Il était parmi les initiateurs de l’Escadron de la mort », a déclaré Dr Bizimana à KT Press.
L’Escadron de la mort était un groupe armé qui a mené des exécutions extrajudiciaires et a participé à des disparitions forcées de nombreux [Ba]Tutsi pendant le Génocide de 1994 contre les [Ba]Tutsi.
Monsieur Bizimana a déclaré que, avec le groupe d’élite attaché à l’ancien Président Juvénal Habyarimana, l’Escadron de la mort de Pascal Simbikangwa visait les [Ba]Tutsi et les politiciens opposés au régime.
« Pascal Simbikangwa a commencé les tueries dès 1990. Pour nous, c’est une bonne étape pour les tribunaux français d’avoir condamné un génocidaire qui a tué et fui le pays », a déclaré Monsieur Bizimana, ajoutant que ce développement est une leçon pour tous les malfaiteurs dans le monde que les crimes du Génocide ne peuvent pas être effacés.
« Il y a plus de 20 mandats d’arrêt soumis aux tribunaux français. Nous demandons à ces tribunaux d’accélérer le procès de ces génocidaires tels que Sosthène Munyemana. Il a participé à l’assassinat de nombreux [Ba] Tutsi dans un hôpital de Butare. Son cas est devant les tribunaux français depuis 1995 », a déclaré Dr Bizimana à KT Press.
Sosthène Munyemana, 63 ans, était gynécologue obstétricien à Tumba. Au cours du Génocide contre les [Ba] Tutsi, il aurait participé aux attaques et aux massacres de nombreux Tutsis, en particulier ses anciens collègues.
Selon Dr Bizimana, « Nous avons besoin que la France prenne une mesure similaire pour travailler sur d’autres affaires en cours. À un certain moment, ces génocidaires meurent pendant que leurs cas sont en suspens .
Un exemple est celui de Claver Kamana qui est mort l’année dernière. Il avait participé à des tueries dans les anciennes communes de Runda et de Taba. Il est mort impuni alors que son affaire avait été jugée devant les tribunaux français depuis plus de dix ans », a déclaré Dr Bizimana.
Entre temps, Pascal Simbikangwa, un ancien membre de la garde présidentielle, avait déjà perdu un appel contre sa condamnation pour crimes contre l’humanité et Génocide en 2016.
Parmi les autres affaires impliquant des Rwandais accusés d’avoir commis un Génocide et ayant interjeté appel, figurent les anciens Maires Octavien Ngenzi et Tito Barahira.
Ils ont été poursuivis pour les crimes du Génocide et ont fait appel des condamnations à perpétuité qui leur ont été infligées en 2016.
Tous deux étaient d’anciens Bourgmestres de la Commune Kabarondo entre 1977 et 1994. Ils sont accusés d’avoir donné l’ordre de tuer plus de 3500 [Ba]Tutsi réfugiés à la Paroisse de Kabarondo dans la Province de l’Est, de crimes contre l’humanité et d’intention d’exterminer les [Ba]Tutsi.
Posté le 26/05/2018 par rwandaises.com