Depuis 48 heures c’est la paranoïa qui s’est emparée des autorités congolaises qui soupçonnent les pays voisins, Angola et Rwanda en tête, de conspirer contre la RDC avec la bénédiction de la France.
Samedi les ambassadeurs de ces 3 pays ont été convoqués par le ministre des affaires étrangères. Ils ont été sommés de s’expliquer sur une initiative qu’ils meneraient sur la RDC a son insu.
Ce matin, c’est le porte-parole du gouvernement qui les a carrément menacés en mettant en avant la puissance de l’armée congolaise et la résistance populaire.

Face à la paranoïa qui gagne Kinshasa, de plus en plus isolé diplomatiquement, Joao Lourenco exige tout simplement l’application de l’accord de la Saint Sylvestre du 31 décembre 2016. Gage selon lui de stabilité de la RDC et de l’Afrique centrale.

Le président angolais, en visite officielle en France, a déclaré lundi 28 mai qu’il n’y avait aucun complot contre Kinshasa.
Pas plus qu’il n’y avait pas d’initiatives secrètes des pays de la région contre la RDC.

Il a donc balayé d’un revers de la main les accusations d’ingérence soutenues par Kinshasa.

Cependant, le président angolais redoute les conséquences d’une déstabilisation de la RDC en cas de non- tenue des élections auxquelles le président Joseph Kabila Kabange ne peut se représenter cette année.

« La RDC est un grand pays de près de 100 millions d’habitants, qui fait frontière avec neuf pays africains. Ceci pour dire qu’aucun d’entre nous ne veut voir l’instabilité en RDC.

On n’a pas la prétention d’intervenir dans les affaires internes d’un pays, nous conseillons seulement, nous montrons le bon chemin, le respect des accords qui disent qu’il doit y avoir les élections et aussi que l’actuel président ne doit pas postuler, le pouvoir politique doit libérer les prisonniers politiques, pour créer un environnement favorable à la tenue des élections. Parce que la question ici ce n’est pas seulement les élections. Les élections doivent avoir lieu dans un bon climat politique, la reconciliation avec la population en général, l’Eglise. Ces élections doivent être acceptées par la communauté internationale, parce que faire les élections, on peut le faire, mais si personne ne les reconnaît, on n’y gagne rien », a fait savoir de président angolais.

Pays très catholique, l’Angola veut que soit respecté l’accord politique parrainé par les évêques de la conférence épiscopale nationale du Congo.

« L’accord de la Saint-Sylvestre a été béni par l’Eglise. Tout ce qui est béni doit être respecté. Le président Kabila doit respecter cet accord qui lui interdit de se représenter à l’élection de décembre 2018. », a dit João Lourenço.

Après les présidents rwandais et angolais, est attendu à l’Elysée le président du Congo- Brazzaville.

À 6 mois des élections générales, la communauté internationale accentue la pression sur Kinshasa.

Zabulon Kafubu

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Posté le 29/05/2018 par rwandaises.com