Safari dans les parcs nationaux, randonnées près du lac Kivu, ascension du mont Bisoke, rencontres tribales, observation des gorilles de montagne, le pays des mille collines a plus d’un atout pour attirer les visiteurs. Le génocide de 1994 est encore inscrit dans les mémoires, mais depuis quelques années, les professionnels du tourisme s’intéressent à cette destination.
Depuis 2013, Evaneos propose la destination. Et aujourd’hui sur l’ensemble de ses onze marchés. Sans vouloir communiquer de chiffres, Evaneos révèle toutefois être très bien implanté sur cette destination.
« La destination est la 12e de l’Afrique continentale en termes de chiffre d’affaires. On attend pour le pays une croissance de plus de 50% en 2018 », assure Samy Bailly, directeur des marchés francophones chez Evaneos.
En 2017, 66 pax sont partis au Rwanda via evaneos.fr (Français, Belges, Suisses principalement), contre 31 en 2016, soit une augmentation de 113 %.
D’autres professionnels du voyage s’intéressent à la destination. Chez Safari à la carte, spécialiste du voyage animalier, on propose des extensions de 2 ou 3 nuits pour observer les gorilles dans les montagnes rwandaises, après un safari en Tanzanie ou au Kenya en général.
Alors que La Balaguère propose pour la première année un circuit dans le pays.
Les gorilles, l’atout séduction de la destination
Pourquoi un regain d’intérêt ? « C’est en effet une destination tendance, car rares sont les pays où l’on peut observer les gorilles dans leur habitat naturel. Avec l’Ouganda et le Congo, le Rwanda est l’un des seuls endroits au monde où l’on peut rencontrer les gorilles de montagne.
Si leur population d’un petit millier d’individus reste classée « en danger critique d’extinction », elle attire aujourd’hui des voyageurs qui participent à leur protection », affirme Samy Bailly.
Et cela a un coût ! « L’augmentation de 100% des frais d’autorisation de trek pour aller observer les gorilles rendent la destination encore plus difficile à vendre. Ils sont passés de 750 $ en 2017 à 1500 $/jour/personne aujourd’hui », note Naïta Zappa, responsable production chez Safari à la carte.
Le tourisme participe à protéger l’espèce, selon Samy Bailly : « Au Rwanda comme en Ouganda, les champs et habitations mordent sur le territoire des gorilles. Le tourisme, avec des excursions assez onéreuses pour aller à leur rencontre, aide à dédommager les villageois et à surveiller les gorilles pour éviter le braconnage. La population des gorilles a grandi ces dernières années. »
Outre la visite des grands primates, les options de randonnées (près du lac Kivu ou à travers la forêt de Nyungwe) sont nombreuses. L’ascension du mont Bisoke, rencontres tribales, découverte de la culture rwandaise grâce au musée ethnographique de Huye font partie des belles découvertes du pays.
La visite du mémorial du génocide de Kigali est un incontournables de la destination.
Rwanda, destination du tourisme d’affaires
Le Rwanda a plus d’un avantage. Outre sa faune et sa flore, le pays est également une destination qui possède des infrastructures touristiques intéressantes, en particulier les lodges qui ont su monter en gamme , à l’instar de ses voisins ougandais et surtout tanzanien. « Le Rwanda est également une destination où les voyageurs sont – et se sentent – particulièrement en sécurité », souligne le directeur des marchés francophones chez Evaneos.
Le pays a mis l’accent sur le MICE. C’est l’un des premiers d’Afrique de l’Est à s’être doté d’un Bureau des congrès.
Il s’est rapidement imposé comme un leader du marché se hissant ainsi au troisième rang du classement 2016 de l’Association internationale des congrès et conférences pour le tourisme d’affaires en Afrique, derrière l’Afrique du Sud et le Maroc.
Sa capitale Kigali est aujourd’hui la troisième ville africaine qui accueille le plus de congrès. « Nous avons régulièrement des voyageurs d’affaires qui agrémentent leur déplacement de quelques jours de safari », renchérit Samy Bailly.
Pour l’heure, les géants du voyage d’affaires en France, à l’instar d’Egencia ou Carlson Wagon Lit, n’y sont pas encore implantés. Affaire à suivre.