Le Sénat a demandé au Premier Ministre de comparaître à la Chambre pour expliquer ce que le Gouvernement fera pour améliorer la sensibilisation à la planification familiale et rendre les méthodes modernes de contraception plus accessibles aux citoyens.
Les sénateurs ont pris la décision d’inviter Dr Edouard Ngirente, Premier Ministre, à la suite d’une évaluation faite par le Comité Sénatorial Permanent des Affaires Sociales, des Droits de la Personne et des Pétitions.
Le Comité, qui avait évalué en février et en avril dernier ce que le Gouvernement avait fait pour encourager les Rwandais à adopter la planification familiale, a présenté son rapport au Sénat la semaine dernière.
Il a conclu qu’une meilleure coordination des services de planification familiale était nécessaire et que le financement des campagnes de sensibilisation dans la région restait minime.
Jeudi dernier, Monsieur Gallican Niyongana, Président du Comité Sénatorial Permanent des Affaires Sociales, des Droits de la Personne et des Pétitions, a déclaré au New Times que le Premier Ministre serait invité à expliquer ce que le Gouvernement ferait pour améliorer la planification, la coordination et le financement pour les programmes de planification familiale.
« Nous voulons faire en sorte que la planification familiale reste une priorité pour le Gouvernement dans tous ses aspects », a-t-il déclaré.
Selon la Vision 2020 du pays, la population augmentera de 2,2% chaque année et le taux de fécondité d’ici là devra être de trois enfants par femme, en baisse par rapport aux 4,2 enfants actuels par femme.
Monsieur Niyongana a déclaré que la réduction du taux de fécondité exigerait que le Gouvernement investisse massivement dans l’éducation sexuelle et rende les services de contraception plus accessibles à la population contrairement à la situation actuelle où environ 19% des Rwandais ont besoin de services de planification familiale mais n’y ont pas accès.
« La planification familiale est une clé pour le développement. Dans tous les domaines que ce soit l’économie, le bien-être social, la sécurité, l’établissement humain ou la protection de l’environnement, il n’y a rien que vous puissiez réaliser sans considérer la planification familiale », a-t-il déclaré.
La croissance de la population au Rwanda est actuellement de 2,6% par an, avec 47% de Rwandais ayant besoin de planification familiale qui utilisent actuellement des méthodes modernes de contraception.
Mais l’objectif de la politique gouvernementale de planification familiale adoptée en 2012 était d’utiliser 70% des méthodes modernes de contraception d’ici 2016.
Le Gouvernement rwandais a promis que d’ici 2020, les services de planification familiale seraient disponibles dans tous les villages du pays (14 841), avec 45 000 travailleurs de la santé facilitant l’accès aux services pour les citoyens.
Mais le Comité de Monsieur Niyongana a constaté que les agents de santé ne fournissaient pas tous les services nécessaires à la planification familiale et qu’ils avaient souvent besoin de s’appuyer fortement sur les conseils des centres de santé.
« Ils ne peuvent pas fournir tous les services et la plupart du temps les citoyens doivent aller dans des centres de santé souvent éloignés de leurs communautés », a-t-il déclaré.
Avec plus de 50 % des 5 milliards utilisés pour fournir des services de planification familiale dans le pays chaque année provenant des donateurs, principalement l’Agence Américaine pour le Développement International et le Fonds des Nations Unies pour la Population, les sénateurs veulent que le Gouvernement s’attaque aux problèmes de financement des campagnes de planification familiale.
Ils disent que les districts incluent rarement les dépenses pour les services de planification familiale dans leurs propositions budgétaires, préférant dépenser de l’argent sur des projets non sociaux comme la construction de routes et d’écoles.
Monsieur Yusuf Murangwa, Directeur Général de l’Institut National de la Statistique du Rwanda (NISR), a déclaré aux sénateurs que le pays devait investir massivement dans les programmes de planification familiale pour atteindre ses objectifs de développement.
Monsieur Murangwa a déclaré aux sénateurs que la gestion de la croissance démographique n’était pas facile et que les programmes de planification familiale devaient toujours être renforcés.
« Tout ce que nous faisons est de rattraper le retard. C’est pourquoi nous devons aller très vite », a-t-il déclaré.
Selon la Vision 2050 du pays, le Rwanda devrait être une économie à revenu élevé, quand chaque Rwandais gagnera au moins 12 000 dollars par an et jouira d’un niveau de vie élevé.
Les experts, dont Monsieur Murangwa, disent que la réalisation de ce rêve nécessitera de faire de sérieux investissements dans la planification familiale.
Posté le 26/06/2018 par rwandaises.com