Ce premier juillet 2018,vers la fin de la soirée, 23h30, une nouvelle attaque d’une bourgade du Secteur Nyabimata de District Nyaruguru vient du Burundi. Objectif ? Piller et emporter deux chèvres, plusieurs moutons, habits et argent.
Combien sont-ils ? Plus de quatre vingt hommes avec armes à feu, disent à la VOA les habitants du village Cyamuzi attaqué.
Non, ils étaient très peu nombreux, a corrigé la Gouverneure de la Province du Sud. « Les habitants devant des situations inattendues ne savent pas donner une appréciation proche de la vérité », a dit la Gouverneure interrogée par un journaliste de la VOA.
Pourtant ces paysans pillés peuvent avoir une idée du nombre des assaillants-pilleurs surtout qu’ils ont été forcés de transporter le butin jusqu’à l’orée de la forêt de Nyungwe où ils se sont enfoncés avant de libérer les porteurs.
« Ces assaillants ont attaqué à partir du Burundi voisin. Ils ont traversé la forêt naturelle de la Kibira burundaise jouxtant celle de la Nyungwe rwandaise pour piller le Village de Cyamuzi en cellule Ruhinga avant de faire le chemin du retour », lit-on dans le communiqué émanant de la Police Nationale Rwandaise.
Mais pourquoi ces attaques répétées trois fois en moins de trente jours ? N’avaient-ils pas quelques jours avant, fait irruption dans le même secteur et tué deux personnes, blessé plusieurs dont le secrétaire exécutif de secteur Nyabimata avant d’incendier sa voiture ?
Un plan vaste de déstabilisation annoncé
En lisant entre les lignes, ces petites attaques semblent annoncer un vaste plan de déstabilisation du Rwanda. Les forêts de Kibira et de Nyungwe aux reliefs accidentés semblent être privilégiées dans la stratégie des opposants rwandais des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) très bien déployées dans les FDN (Forces Démocratiques Nationales Burundaises) associées au RNC (Rwanda National Congrèss) du Général Kayumba Nyamwasa qui a ses camps d’entrainement dans les contreforts congolais de Mulenge au dessus de la ville d’Uvira voisine avec la capitale burundaise Bujumbura.
Pourquoi une attaque le 1er juillet ?
L’attaque de ces pilleurs venus du Burundi en ce 1er juillet, date de l’indépendance du Rwanda autant que du Burundi, a toute sa signification. Voici un signe qui montre que le côté idéologique sentimental prend souvent le dessus sur le pragmatisme chez les peuples de la région et autres ambitieux soucieux de reprendre le pouvoir par les armes.
En d’autres termes, la date du 1er juillet symbolise pour les tenants de l’ethnocentrisme hutu, la prise du pouvoir en 1962 par les Bahutu et la révolution assistée par la Belgique tutélaire qui a déposé pour de bon la monarchie rwandaise.
Les attaques répétées que connaissent ce secteur Nyabimata dans l’ancienne préfecture de Gikongoro ; une préfecture qui a, en 1959, 1961, a connu des pogroms de tutsi avec une grande violence avant d’y opérer une solution finale en 1994 ; cela a un sens profond pour ceux-là qui croient que les idéologies d’ethnocentrisme hutu et de négationnisme du génocide perpétré contre les Batutsi en 1994 ont été combattu avec succès au Rwanda.
Ces attaques interpellent d’autres Rwandais comme le Général Kayumba Nyamwasa et d’autres jeunes et vieux du RNC qui privilégie la voie armée et s’allie avec le premier venu ayant des velléités génocidaires. Ici, au Rwanda actuel, toute voie possible et moins coûteuse en termes de vies humaines est la négociation.
Le Rwanda qui se reconstruit pas à pas a besoin d’un demi siècle de paix pour asseoir un système socio-politique épuré de petites idéologies superstructurelles mortifères ; un système fort rassurant toutes les classes sociales des Rwandais.
Le Burundi semble cautionner ces attaques puisqu’il ne dénonce ni n’entreprend-il pas une enquête à ce sujet. Il ne fait pas non plus de déclaration montrant sa position. Les relations entre les deux pays risquent de se détériorer davantage face à cette crise de confiance entre voisins. Pourtant tous les deux pays, tout enclavés qu’ils sont, tirant la queue dans le peloton des pays les plus pauvres de la planète et faisant partie de la même Communauté de l’Afrique de l’Est, ont tous les deux besoin d’une paix durable pour mieux penser développement de leurs peuples pour travailler d’arrache-pied aux changements économiques et de mentalités.
http://fr.igihe.com/securite/cyamuzi-nyabimata-pille-une-attaque-venue-du.html
Posté le 04/07/2018 par rwandaises.com