Le soutien du président français à la candidature de Louise Mushikiwabo a surpris. De l’option africaine voulue par Emmanuel Macron au choix de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, retour sur plusieurs mois de tractations diplomatiques.
La photo est parlante. Le 31 juillet 2017, Michaëlle Jean sort de son premier – et unique – entretien avec Emmanuel Macron. Elle est souriante, lui a le visage fermé. Officiellement, tout s’est bien passé. La secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le tout nouveau président français ont échangé leurs numéros de téléphone portable.
Les premiers textos sont encourageants, mais l’été passe, et les premiers nuages s’amoncellent. Qu’est-ce qui cloche entre eux ? Un familier de l’Élysée hasarde une analyse qui vaut ce qu’elle vaut : « Macron aime séduire mais n’aime pas être séduit. »
Un diplomate préfère une explication plus politique : « Depuis le départ, le président est convaincu que, si elle n’est pas portée par une voix africaine, la Francophonie ne sera plus pertinente. Mme Jean a d’énormes qualités, mais elle n’est pas perçue sur le continent comme une voix africaine. »
En mai 2018, Macron affirmera en effet que l’Afrique est le « centre de gravité » de la Francophonie