Chemins de fer, routes, ports… L’offensive chinoise dans les gros contrats d’équipement a bousculé les groupes tricolores. D’autant que l’empire du Milieu est devenu le premier banquier du continent.

Xi Jinping

Xi Jinping, avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa (à g.) et son homologue sénégalais Macky Sall, à Pékin, le 4 septembre.

Lintao Zhang/Getty Images/AFP

Un choc. L’an passé, Bouygues et Vinci ont perdu deux énormes contrats en Afrique. Le projet de Mambila, au Nigeria, qui prévoit la construction de quatre barrages et de 700 kilomètres de lignes à haute tension pour 5,8 milliards de dollars, a été attribué à la société China Civil Engineering Construction Corp. Surtout, le marché du siècle en République démocratique du Congo, Inga 3, le plus gros projet hydroélectrique d’Afrique, estimé à 14 milliards de dollars, a été raflé par le chinois Three Gorges Corporation, associé à l’espagnol ACS, au nez et à la barbe des groupes tricolores.

Enfin, en avril dernier, le président du Bénin annonçait, dans une interview à Challenges, qu’il sortait le français Bolloré de la boucle ferroviaire ouest-africaine, 3 000 kilomètres reliant Cotonou à Abidjan pour un coût estimé à 3 milliards d’euros. Et c’est la Chine qui va lancer ce chantier, initié par la puissance coloniale française en… 1905. « C’est le partenaire le plus indiqué, le choix le plus réaliste pour un tel projet, nous confiait Patrice Talon. La Chine dispose des moyens financiers nécessaires. Elle a annoncé qu’elle allait apporter 60 milliards de dollars à l’Afrique, pour financer notamment les grandes infrastructures. Et elle a démontré son savoir-faire technique. »

En Afrique, la razzia de la Chine dans les gros contrats d’infrastructures – encore récemment la voie ferrée Dakar-Bamako – a atteint un niveau sans précédent. A tel point que le Quai d’Orsay a tiré la sonnette d’alarme dans plusieurs notes confidentielles, en insistant sur l’ambition et la rapidité des groupes chinois. « Plusieurs ambassadeurs africains ont critiqué la lenteur de la mise en oeuvre de projets quand ceux-ci étaient réalisés par des bailleurs de fonds occidentaux », souligne l’une de ces notes, révélée par La Lettre du Continent.

https://www.challenges.fr/monde/asie-pacifique/l-incroyable-razzia-de-la-chine-en-afrique_627891

Posté le 25/11/2018 par rwandaises.com