Entre avril et juillet 1994, tandis que les Batutsi étaient exterminés par leurs voisins et amis, la modeste communauté musulmane du Rwanda est réputée pour avoir fait bloc, refusant de prendre part aux massacres. Une solidarité probablement liée à l’ostracisme dont elle-même a longtemps fait l’objet, avant de trouver sa place au pays des mille collines.
Il est 16 heures à Nyamirambo, un quartier populaire et principalement musulman de la capitale rwandaise. Les classes de l’école primaire Intwari (« héros », en kinyarwanda) se vident lentement. Impatients, vêtus de leur uniforme bleu et, pour les filles, d’un hijab jaune, les élèves se ruent vers la sortie, marquée par une grande stèle noire ornée de plusieurs dizaines de noms. Un témoignage discret aux victimes du génocide des Batutsi, dont on commémore cette année le 25e anniversaire. Les lieux ont beaucoup changé depuis son passage comme élève, il y a près de soixante ans, mais Ahmed Mugwisa s’en souvient comme si c’était hier. C’est ici, derrière le quartier de Biryogo, entre les quatre murs de cet établissement symbolique pour la communauté musulmane, que celui qui a occupé le rôle de mufti du Rwanda de 1989 à 1995 a fait son école primaire.
« L’islam a une histoire à part au Rwanda. La communauté ne connaît ni Muhutu, ni Mututsi, ni Mutwa. Elle est restée soudée autour d’un passé et de lieux communs, à l’image de cette école. Nyamirambo est un village dans la ville, un bastion de résistance« , résume celui qui a dirigé pendant le génocide l’Association des musulmans du Rwanda (Amur), créée au milieu des années 1960. Entre avril et juillet 1994, alors que les tueries battent leur plein aux quatre coins du pays, certains guides religieux musulmans ont multiplié les appels à ne
Génocide contre les Batutsi au Rwanda : quand des leaders musulmans appelaient leurs fidèles à la résistance
Entre avril et juillet 1994, tandis que les Batutsi étaient exterminés par leurs voisins et amis, la modeste communauté musulmane du Rwanda est réputée pour avoir fait bloc, refusant de prendre part aux massacres. Une solidarité probablement liée à l’ostracisme dont elle-même a longtemps fait l’objet, avant de trouver sa place au pays des mille collines.
Il est 16 heures à Nyamirambo, un quartier populaire et principalement musulman de la capitale rwandaise. Les classes de l’école primaire Intwari (« héros », en kinyarwanda) se vident lentement. Impatients, vêtus de leur uniforme bleu et, pour les filles, d’un hijab jaune, les élèves se ruent vers la sortie, marquée par une grande stèle noire ornée de plusieurs dizaines de noms. Un témoignage discret aux victimes du génocide des Batutsi, dont on commémore cette année le 25e anniversaire. Les lieux ont beaucoup changé depuis son passage comme élève, il y a près de soixante ans, mais Ahmed Mugwisa s’en souvient comme si c’était hier. C’est ici, derrière le quartier de Biryogo, entre les quatre murs de cet établissement symbolique pour la communauté musulmane, que celui qui a occupé le rôle de mufti du Rwanda de 1989 à 1995 a fait son école primaire.
« L’islam a une histoire à part au Rwanda. La communauté ne connaît ni Muhutu, ni Mututsi, ni Mutwa. Elle est restée soudée autour d’un passé et de lieux communs, à l’image de cette école. Nyamirambo est un village dans la ville, un bastion de résistance« , résume celui qui a dirigé pendant le génocide l’Association des musulmans du Rwanda (Amur), créée au milieu des années 1960. Entre avril et juillet 1994, alors que les tueries battent leur plein aux quatre coins du pays, certains guides religieux musulmans ont multiplié les appels à ne
| Par Romain Gras
Posté le 28/03/2019 par rwandaises.com