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Retour à Kigali, jeudi 25 avril à 23 h 20 sur France 3

Filmer des enfants réfugiés dans une paroisse catholique de Kigali, en mai 1994. Des enfants qui, au seul motif d’être [Ba] tutsi, sont recherchés par des tueurs. Suite à l’arrivée de ces tueurs, être blessé dans l’attaque de la paroisse, être évacué et soigné, tenter d’alerter le monde sur la réalité du génocide : en vain, les enfants filmés ont disparu.

L’auteur de ces images, Jean-Christophe Klotz, n’a pas oublié. Accompagnant Bernard Kouchner à Kigali à la mi-mai 1994, il a enregistré ce qu’il a vu, tout ce qu’il a pu voir. D’abord, un génocide en acte. L’éradication des [Ba]Tutsi du Rwanda a débuté le 7 avril 1994, au lendemain de l’attentat contre le président Habyarimana. Il suit les tentatives de Bernard Kouchner pour sauver des survivants, découvre les appels de ce dernier en direction de l’Élysée afin que Paris prenne conscience de ce qui est en train de se passer : ce terrible « Vous exagérez, Kouchner », que François Mitterrand adresse à son informateur.

Entretien rare du général Quesnot

Seulement, le cofondateur de Médecins sans frontières n’exagérait pas. Entre 800 000 et 1 million de [Ba]tutsi ont été massacrés ce printemps 1994. Si Christophe Klotz est d’abord confronté à la réalité de ce génocide, il découvre aussi toute l’ambiguïté de la France au Rwanda. Avant le génocide, pendant le génocide, après le génocide. Dans son film implacable, de manière très pédagogique et avec un sens de la retenue, le réalisateur expose l’implication de Paris au Rwanda, les zones d’ombre, les aveuglements, les terribles compromissions.i Pourquoi lire La Croix ?+ À lire aussi

Des acteurs de premier plan témoignent, des politiques comme François Léotard, et des militaires. Parmi eux, le commandant de l’opération Turquoise, le général Lafourcade, le chef d’état-major des armées de l’époque, l’amiral Lanxade, et surtout, le chef d’état-major particulier de François Mitterrand, le général Quesnot : un entretien rare. Si les premiers disent avoir obéi aux ordres, ce général va plus loin : il les justifie. À entendre et à voir.

Par la CROIX

Posté le 25/04/201 par rwandaises.com