L’œuvre littéraire de Scholastique Mukasonga débute en 2006 par Inyenzi ou les cafards, récit autobiographique, suivi en 2008 par La femme aux pieds nus. Scholastique Mukasonga considère que ses deux premiers livres constituent le tombeau de papier élevé pour les siens et tous ceux de Nyamata qui gisent, anonymes, dans les ossuaires ou dans les fosses communes.

Son premier roman Notre-Dame du Nil est couronné par le Prix Renaudot en 2012. Aujourd’hui, l’écrivain et réalisateur Atiq Rahimi l’adapte au cinéma. Ce que murmurent les collines (2014) est un recueil de nouvelles, ayant comme assise l’histoire du Rwanda et les traditions orales ; première œuvre qui n’est pas centrée sur le génocide.

En 2015, pour l’ensemble de son œuvre, le Prix Bernheim de la Fondation du Judaïsme Français lui est décerné. En 2018, elle revient à l’autobiographie et raconte, comment pour la sauver d’ une mort annoncée , son père la pousse à obtenir Un si beau diplôme !

Née au Rwanda au sein d’une famille tutsi, Scholastique Mukasonga s’installe en France en 1992. En 1994, année du génocide des Batutsi, un million de morts en cent jours, elle apprend que 37 membres de sa famille ont été assassinés, dont sa mère Stefania … Dix ans plus tard, l’écriture arrive dans sa vie pour raconter l’irracontable et pour se réparer, soi et les autres.

L’écriture de fiction comme mode d’expression complète les faits historiques par le vécu des personnages des romans de Scholastique Mukasonga. L’auteure prend ses distances par rapport à ses souvenirs pour entraîner ses lecteurs sur les voies de l’imagination. La rencontre de ce vendredi est pour nous le moment de plonger, en sa compagnie, dans l’univers de ses livres. C’est aussi le moment de répondre à plusieurs questionnements : La fiction permet-elle de raconter ce qu’on n’aurait pas pu raconter en tant que victime ? Où s’arrête le réel et où commence la fiction ?

L’auteure sera au CCLJ à partir de 18h pour échanger avec le public et faire les dédicaces. Une petite restauration africaine sera proposée à partir de 18h également.

Cette rencontre est organisée par Muyira – Arts et Mémoires, le Collectif belge pour la prévention des crimes de génocide et contre les négationnismes et le CCLJ dans le cadre de la 25ème commémoration du génocide des Batutsi au Rwanda

Posté le 25/04/2019 par rwadaises.com