Le Gouvernement d’apartheid sud-africain a vendu des armes au régime génocidaire rwandais au début des années 90, bien qu’il etait informé de son intention de perpétrer un génocide, a déclaré l’ancien Président sud africain Thabo Mbeki.
Les cerveaux du génocide ont acheté des armes, dont des machettes, dans le monde entier, en vue de commettre plus tard le génocide de 1994 contre les Batutsi ; un genocide qui a coûté la vie à plus d’un million de tutsis.
Mbeki a rappelé qu’au début de 1994, il avait reçu une délégation du Front patriotique rwandais (FPR) -Inkotanyi. Celle-ci lui avait fourni des informations selon lesquelles des armes achetées en Afrique du Sud par les dirigeants rwandais allaient être utilisées par le regime du MRND qui etait en place au Rwanda d’alors pour commettre le génocide.
Mbeki, qui dirigeait alors le Département des Affaires Internationales du Congrès National Africain, ANC, a déclaré qu’il avait référé les responsables du FPR au Ministre des Affaires Etrangères de l’époque, Pik Botha.
« Ils nous ont dit que l’Afrique du Sud vendait des armes au gouvernement rwandais et que les renseignements dont ils disposaient montraient que ces armes seraient utilisées pour tuer beaucoup de gens. Pourrions-nous faire quelque chose à ce sujet, ont-ils demandé. J’ai contacté le Ministre des Affaires Etrangères de l’époque pour lui faire comprendre la gravité de l’affaire », a-t-il déclaré.
Cependant, malgré l’appel du FPR à mettre fin à la vente des armes au régime fasciste au Rwanda, le Gouvernement sud-africain a poursuivi l’opération en affirmant qu’il était prêt à faire des affaires avec qui que ce soit.
“Le Gouvernement sud-africain, a révélé Mbeki, a déclaré qu’il était
disposé à vendre des armes à quiconque était prêt à payer, quelle que
soit l’utilisation envisagée.
Mbeki, qui allait devenir par la suite le deuxième Président de
l’Afrique du Sud post-apartheid, a déclaré qu’il avait par la suite été
choqué d’apprendre qu’il y avait des factures pour la vente des armes.
« Nous sommes très mécontents de nous-mêmes. Le génocide a commencé le 7 avril et les élections ont eu lieu chez nous 20 jours plus tard. Nous étions donc très préoccupés », a-t-il déclaré.
« Nous étions tellement préoccupés par les élections que nous avons
malheureusement oublié le Rwanda pendant quelques semaines », a-t-il
déclaré.
S’exprimant sur les relations entre le Rwanda et l’Afrique du Sud, Mbeki
a déclaré qu’il était nécessaire que les deux pays normalisent leurs
relations, notamment en répondant aux préoccupations de Kigali
concernant les dissidents rwandais qui utilisent l’Afrique du Sud comme
base pour coordonner leurs activités subversives visant à déstabiliser
le Rwanda.
L’Afrique du Sud a accueilli, entre autres, l’ancien Chef de l’Armée rwandaise, Kayumba Nyamwasa et son RNC.
Un rapport d’experts des Nations Unies publié en décembre de l’année
dernière affirmait que Kayumba Nyamwasa et son RNC s’occupaient de la
création d’un groupe armé irrégulier nommé P5, chargé d’attaquer le
Rwanda. Selon le reportage, le groupe armé est basé dans l’Est du Congo
et recrute dans toute la région, notamment au Burundi et en Ouganda.
RNC a également été associé à une série d’attaques à la grenade
fatales qui ont ensanglanté Kigali et d’autres régions du pays il y a
près de dix ans.
Kayumba a été jugé par contumace par un Tribunal militaire à Kigali,
condamné à 24 ans de prison et dépouillé de ses galons de Général.
Au début de la semaine en cours, Kigali a annoncé l’arrestation de Callixte Nsabimana, alias Sankara, l’un des principaux responsables de la formation d’un autre groupe armé, le FLN, qui a revendiqué la responsabilité de raids dans le sud-ouest du Rwanda, faisant des morts parmi les civils.
Nsabimana était un émissaire de Paul Rusesabagina, basé en Belgique, dont le récit douteux de son rôle pendant le génocide contre les Batutsi avait inspiré le film hollywoodien Hotel Rwanda.
avec The New Times
Posté le 06/05/2019 par rwandaises.com