La rencontre de Luanda de ce jeudi 12 juillet rassemblant les présidents ugandais Museveni, rwandais Kagame, congolais Tshisekedi et l’hôte angolais João Manuel Gonçalves Lourenço montre une nouvelle et heureuse dynamique qui vient de ce pays de la cote atlantique. Il inaugure une médiation entre deux régimes ugandais et rwandais plus que frères.
Officiellement la rencontre des quatre voisins de cette Afrique centrale était centrée sur les questions de sécurité. N’est-elle organisée dans la foulée de celle de ce 31 mai où Kagame, Tshisekedi et Lorenço se sont rencontrés à Kinshasa pour décider que, pour le retour très possible de la sécurité dans la région, l’Ugandais Museveni est incontournable ?
Or toute recherche de solution de ce problème où des mouvements armés de la région ont élu des foyers en RDC pour repartir troubler la sécurité de leurs pays respectifs, le Rwanda et les FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda et RNC/Rwanda National Congress, l’Uganda et les ADF (Allied Democratic Forces) ou le Burundi avec RED Tabara…, passe par une coopération non feinte entre les Chefs d’Etat de ces pays-là.
Cette rencontre au sommet est-elle le début du nouveau rapprochement entre les présidents ugandais et rwandais qui vivent un malaise latent vieux de plus de vingt ans qui, en principe, a été occasionné par la petite Guerre de Six Jours de Kisangani du 5 au 10 juin 2000 où quelques deux mille soldats ugandais ont été acculés à se jeter dans le fleuve Congo par les troupes rwandaises qui avaient été agressées ?
« Les quatre Chefs d’Etat ont discuté de la situation sécuritaire de la région. Ils ont également débattu sur les stratégies et démarches pour une coopération accrue entre les quatre pays pour parfaire cette sécurité », dit le communiqué sanctionnant la rencontre.
Une ébauche de médiation indirecte le Rwanda et l’Uganda
“La rencontre au sommet a bien pris note de l’offre angolo congolaise
de médiation du (malheureux) contentieux rwando ugandais ». Cette clause a
été noyée dans des considérations générales politiciennes comme quoi,
« Les Chefs d’Etat rassemblés ont insisté sur un dialogue permanent entre pays focalisant sur un coopération-collaboration plus étendue portant sur la sécurité, la paix et l’intégration économique régionale ».
Ah tiens ! Vers un appui ferme des trois pays à l’opération Tempête de l’Ituri ?
Le Communiqué sanctionnant la rencontre constate avec satisfaction la
volonté de la RDC à éradiquer toutes les poches de l’Est de la RDC où
opèrent la multitude de groupes armés illégaux y compris ceux qui
entendent porter atteinte à l’intégrité territoriale des pays voisins de
la RDC.
Ceci veut-il dire cela ? Quand est-ce que l’Ugandais Museveni enterrera-t-il la hache de la guerre contre son ex-dauphin Kagame pour qu’ensemble avec la RDC, les troupes tripartites Rwando-Ugando-congolaises puissent sécuriser pour de bon cet Est RDcongolais et que des lignes de chemin de fer sillonnent tout cet espace de Mombasa à Luanda ?
Les Chefs d’Etat de la région comprennent parfaitement l’importance commerciale d’un espace inexploité à cause de l’insécurité. Pourtant, il y a fort à parier que la RDC de Tshisekedi, plus que tout autre leader congolais du passé, offre des opportunités immenses de son pays aux peuples de la région de profiter d’un commerce démocratique basé sur le principe du gagnant-gagnant. L’esprit batailleur ou vengeur de l’un ou l’autre chef de l’Etat devrait être dépassé pour oeuvrer ensemble aux lendemains meilleurs des peuples des Grands-Lacs africains.
Posté le 14/07:2019 par rwandanews