Ce jeudi 21 Novembre 2019, le Président Paul Kagame inaugure officiellement la branche africaine de Carnegie Mellon, une université citée parmi les meilleures aux USA. Kagame profite de cette meilleure occasion pour exposer sa vision d’une société rwandaise unie et réconciliée qui enfourche le train des changements par le travail ardent.
Etendue en escarpement sur quelques 6000 mètres carrés dans la nouvelle Zone Industrielle de Kigali, l’Université Carnegie Mellon-Afrique a pour mission d’attirer tous les jeunes africains soucieux d’acquérir de fortes connaissances scientifiques et technologiques pour le développement de leurs peuples.
Kagame entend par là imprimer sa touche d’un panafricanisme dans un
régime capitaliste qu’il adore et qui n’a cure des sentiments. Curieux !
Y arrivera-t-il ?
Possible car, sur le podium improvisé au cours de cette cérémonie
d’inauguration, Kagame s’est prêté aux questions des étudiants de cette
université. Sa conception de l’avenir d’une Afrique compétitive sur le
marché international, il la marie à l’option qu’il a prise pour, après
la libération de son Rwanda, la gestion de la période de l’après
génocide des Tutsi de 1994.
« Qu’est ce qui a prévalu dans votre conscience quand, en 1994, alors que vous étiez vainqueur de la bataille de libération du Rwanda, vous avez opté de ne pas venger les Tutsi qui ont été génocidé (entre Avril et Juillet 1994) et que vous avez promu l’unité et la réconciliation ? », a demandé David Butera, étudiant en 2ème Année.
« Le drame qui s’était abattu sur le pays était si énorme qu’il fallait être suffisamment sage dans la prise de décision sur le sujet », a dit Paul Kagame en réponse au jeune homme ajoutant que l’unité et réconciliation était alors une décision adroite car « et les victimes et les bourreaux, tous ont subi un impact de ce génocide ».
« Personne, aucune famille n’a été épargnée des conséquences de ce génocide d’une façon ou d’une autre », a-t-il précisé.
« Il n’y avait aucun document de loi ou autre sur lequel se baser pour gérer la situation. Après avoir arrêté le génocide, il fallait faire un dépassement de soi, ne pas être mu par des mauvais sentiments. Sur cette question, nous devions tout faire pour ne pas être vaincu. Cela aurait eu des conséquences énormes plus que celles auxquelles nous faisions face », a dit le Président Paul Kagame évoquant une situation inextricable de ce temps-là.
Le Président Paul Kagame trouve que pour mieux dépasser ces affres du génocide, il faut travailler, produire davantage et diriger l’économie rwandaise sur des supports scientifiques et techniques. Carnegie Mellon Afrique vient renforcer cette idéologie du développement du Rwanda et de l’Afrique en général.
Il faudra néanmoins que le Président comprenne et donne la vraie valeur à un autre ennemi généré par ce train de développement endiablé pour les uns et insupportable pour la masse des ruraux : le criant écart de redistribution des revenus.