L’armée congolaise a affirmé dimanche avoir chassé des rebelles hutus rwandais de leur « QG » et des « localités » qu’ils contrôlaient dans l’est de la République démocratique du Congo, quelques semaines après avoir tué leur chef à la grande satisfaction de Kigali.
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont lancé depuis mardi « des offensives » contre une branche dissidente des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) dans la province du Sud-Kivu, a indiqué un porte-parole militaire.
« Depuis hier samedi, nous avons délogé ces rebelles de leur quartier général et reconquis toutes les localités qui jadis étaient sous leur contrôle », a ajouté ce porte-parole, Dieudonné Kasereka, à un correspondant de l’AFP.
Les rebelles du CNRD « ont pris la direction du Parc national de Kahuzi Biega », a ajouté le porte-parole, qui assure que « l’armée va déclencher de grandes opérations pour les chasser de ce parc afin qu’ils soient totalement anéantis ».
A 30 km de Bukavu, ce parc national de 600 km2 est le dernier refuge au monde d’une espèce de gorilles menacée, les gorilles des plaines de l’Est.
Mi-septembre, l’armée congolaise avait annoncé avoir tué le chef suprême du FDLR, Sylvestre Mudacumura, visé depuis juillet 2012 par un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI).
Kigali avait salué « l’engagement du président (congolais) Félix Tshisekedi à combattre » les rebelles, après avoir longtemps accusé la RDC de ne pas en faire assez pour neutraliser les FDLR.
Le 10 novembre, l’armée congolaise avait affirmé avoir tué un autre chef de guerre FDLR, Musabimana Juvenal, alias le général Jean-Michel Africa.
Créés en 2000, les FDLR rassemblent d’anciens militaires ou miliciens rwandais responsables du génocide des Tutsis rwandais en 1994.
Ils ont fui dans l’est de l’actuelle RDC après le génocide. « Les FDLR sont un des plus importants groupes armés étrangers opérant sur le territoire de la République démocratique du Congo », selon les Nations unies.
Leur force combattante était estimé début 2019 à 500 à 600 miliciens.
Au long de son histoire, le FDLR « a commis des actes de violence graves dirigés contre des femmes et des enfants dans des contextes de conflit armé en RDC y compris des meurtres et mutilations, violences sexuelles, enlèvements et déplacements forcés ».
« Je salue cette opération car c’est depuis longtemps que les populations des hauts plateaux de Kalehe sont sous le joug de ces groupes rebelles », a déclaré l’administrateur du territoire de Kalehe, Pascal Cimana.