Depuis sa désignation comme pays hôte du CHOGM en 2018, le Rwanda s’est attelé à la préparation de ce sommet.
Le sommet du Commonwealth est un des plus important au monde en nombre de participants mais aussi en personnalités de marque en provenance de 54 pays dont le Royaume Unis, le Canada, l’Australie, l’Inde et bien d’autres.
CHOGM attire les têtes couronnées, dont Sa Majesté la Reine d’Angleterre. Au point ou l’importance de ce sommet ne laisse aucun doute. Outre les Chefs d’Etats et de gouvernements des pays membres du Commonwealth, ce sommet attire d’autres participants et des experts dans tous les secteurs importants du commerce mondial. Les investisseurs dans différents secteurs et une participation de prêt de dix mille personnes dans l’ensemble. Cette rencontre permet des discussions et la prise de certaines décisions qui impactent la vie des habitants de la terre entière. Car, à eux seuls, les habitants des pays membres du Commonwealth avoisinent deux milliards quatre cent millions, c’est-à-dire le tiers de la population mondiale.
On peut facilement comprendre que l’attribution de l’organisation de ce sommet au Rwanda n’était pas une moindre affaire. Raison pour laquelle le gouvernement Rwandais avait mis les bouchées doubles pour les préparatifs. A la grande satisfaction de toutes les délégations qui se sont succédé à Kigali pour s’en rendre compte.
On remarque les signaux visibles des préparatifs dès l’aéroport de Kigali. Étant donné que celui de Bugesera n’en était qu’à 34,5% de réalisations. Il est clair que qu’il ne pouvait accueillir la flotte aérienne liée au sommet.
L’aéroport de Kigali couvre une surface de deux cent vingt six hectares et a connu des extensions lui permettant de passer de un million deux cent mille passagers en 2019 à deux millions de passagers en 2020 et quarante quatre avions de type Boeing 737 contre vingt six initialement. Ces travaux sont évalués à quatorze milliards de francs rwandais.
Outre l’extension de l’aéroport, on a construit de nouvelles routes dans Kigali et on a amélioré celles existantes. Pour les infrastructures liées à l’organisation du CHOGM, le gouvernement Rwandais avait prévu une enveloppe de 20 milliards cent millions de francs rwandais.
Des hôtels flambants neufs tels que Akagera Game Lodge, Kivu Marina Bay, Cleo Lake Kivu, One§Only Gorilla’s et bien d’autres étaient prêts à accueillir les hôtes. Dans l’ensemble, aucun détail n’a échappé à l’équipe des préparatifs qui a fourni une formation en anglais à des motards au cas où un hôte souhaiterait utiliser la moto pour découvrir la ville. C’est ces efforts fournis et ces réalisations qui ont valu ce commentaire de Patricia Scotland, Secrétaire Générale du Commonwealth : « Aucun autre pays membre n’a autant préparé le sommet de CHOGM que le Rwanda ».
Néanmoins, ce vendredi 7 mai, après concertation, le secrétariat du Commonwealth a annoncé le report du sommet tenant compte de l’évolution du Covid-19, tout en indiquant que lorsque les conditions le permettront, le sommet se tiendra bel et bien à Kigali.
De l’opportunité de la décision du report ainsi que l’avait déclaré le Ministre Anglais en charge du Commonwealth, Tariq Ahmad, le report était l’unique solution responsable compte tenu de l’augmentation des contaminations liées au Covid-19 dans le monde.
Étant entendu que plus de trente deux millions de personnes contaminées, c’est-à-dire un cinquième de cent cinquante sept millions des malades du Covid-19 au monde, sont dans les pays membres du Commonwealth. On se souvient que les victimes s’élèvent à quatre cent quatre vingt quinze mille huit cent quatre.
Une autre raison inquiétante, des cinq sortes de variantes du Covid-19 connues à ce jour, trois proviennent des pays membres du Commonwealth. Il s’agit de l’Angleterre, de l’Afrique du Sud et de l’Inde.
Outre la variante de l’Inde dont on dit qu’elle est plus contagieuse et plus dangereuse, celles de l’Angleterre et de l’Afrique du Sud sont dites plus contagieuses et mortelles que le virus venu de la Chine.
Ces mobiles ont deux conséquences. Primo, accueillir des participants de l’ordre de dix mille, avec différentes provenances pour plus de trois jours, le risque de contamination est élevé pour les participants et la population Rwandaise, les nouveaux variants pouvant se disséminer au Rwanda. Les retombées économiques du CHOGM pouvant se transformer en nouvelle pandémie pour le Rwanda avec des conséquences graves. Secundo, les participants pourraient annuler leurs venues par crainte de contamination. Et organiser ainsi un sommet au rabais. L’autre alternative serait l’organisation du sommet en ligne, ce qui n’apporterait rien au Rwanda qui aura investi à perte.
La décision du report n’aura pas été aisée pour toutes les parties prenantes. Une chose est certaine, la réunion se tiendra à Kigali quand les conditions sanitaires le permettront. Si cette réunion peut se tenir l’année prochaine, on peut se dire que grâce au vaccin, la Covid-19 aura baissé d’intensité. Bien plus, si on arrive à lever les droits de brevets, les pays Africains pourront acquérir un vaccin facilement et rapidement et en quantité suffisante.
On ne peut sous estimer les conséquences économiques de ce report sur le Rwanda au vu de l’investissement engagé et des infrastructures réalisées.
En effet, le Rwanda a misé sur le tourisme et l’organisation des conférences internationales. Il dispose ainsi des organismes, des hôtels et du personnel qualifié dédiés à ce secteur. L’Etat devra soutenir ce secteur en attendant la réouverture de l’accueil des conférences. Sinon, on assistera à des faillites en cascades. Aussi, le gouvernement fera un effort pour la vaccination contre la Covid-19 et couvrira au moins soixante pour cent de la population avant l’organisation du CHOGM, ce qui permettra aux participants d’avoir encore plus confiance au Rwanda et confirmer sans hésitation leurs venues.
Redigé par Tite Gatabazi Le 9 mai 2021
http://fr.igihe.com/CHOGM-Report