Comme d’autres pays, le Rwanda fait face à la recrudescence des cas de coronavirus sur son sol. Afin de vaincre le virus, le pays envisage de vacciner 7,8 millions de personnes, soit 60% de la population, d’ici la fin de l’année prochaine. Pour ce faire, le gouvernement souhaite ne pas dépendre uniquement des importations de vaccins.
Le Rwanda explore les voies et moyens devant permettre aux laboratoires rwandais de s’associer aux firmes internationales pour produire sur son territoire les vaccins à administrer à sa population, à défaut d’avoir un vaccin développé par des chercheurs rwandais.
Le Secrétaire d’État au Ministère de la Santé chargé des soins de santé primaires, le Dr Tharcisse Mpunga, a déclaré que le Rwanda a d’ores et déjà entamé des discussions avec les fabricants des vaccins anti-COVID qui pourraient ouvrir la voie à la création d’une usine locale. L’homme d’Etat rwandais a fait cette indication le jeudi 6 mai 2021 en apparaissant dans le talk-show de la radio-télévision d’Etat portant sur la réactivité du pays à la pandémie de COVID-19.
«Le Rwanda cherche comment ces vaccins peuvent être fabriqués localement. J’espère que cela pourra être une étape importante qui nous aidera à obtenir des vaccins et à les distribuer également à d’autres pays du continent africain. Le gouvernement collabore avec des partenaires qui pourraient ouvrir la voie à la fabrication locale. Les discussions vont bon train mais je ne peux pas préciser si cela va avoir lieu demain ou après-demain. Nous sommes optimistes que les discussions porteront de bons fruits dans un proche avenir », a-t-il déclaré.
Le Dr Tharcisse Mpunga a expliqué que beaucoup reste à faire pour vaincre la COVID-19 car le pays n’a pas encore obtenu suffisamment de vaccins. Il a cependant observé que le Rwanda a enregistré de progrès significatifs en ce qui concerne la prévention de la propagation du coronavirus. Au total, 350.465 personnes ont été vaccinées depuis que le Rwanda a commencé le programme de vaccination à l’échelle du pays le 5 mars 2021.
Le Dr Mpunga a révélé que la distribution des vaccins semble être interrompue en raison de leur rareté malgré une demande énorme. «De nombreux vaccins ont été distribués depuis l’Inde, mais la situation actuelle de la pandémie qui nécessite une vaccination de masse dans ce pays-là a réduit le nombre de vaccins sur le continent africain», a-t-il déclaré.
L’Inde a été durement touchée par la pandémie devenant le premier pays à avoir enregistré près des 400.000 morts en 24 heures. Une vague d’infections hors de contrôle submerge l’Inde suite à l’émergence d’une nouvelle variante de coronavirus qui préoccupe les autorités sanitaires. Face à cette flambée épidémique, les autorités ont ouvert la campagne de vaccination à l’ensemble des 600 millions d’adultes que compte ce pays de 1,3 milliards d’habitants.
Pour soulager les hôpitaux saturés de malades, plus de 40 pays ont promis une aide médicale à l’Inde, où le système de santé, en manque de moyens, est confronté en effet à de graves pénuries de places, de médicaments et d’oxygène.
Le Dr Mpunga a déclaré que le rythme de déploiement du programme de vaccination du Rwanda a été entravé par l’aggravation de la situation dans les pays qui fabriquent des vaccins. L’Inde fabrique des vaccins AstraZeneca dont un grand nombre de Rwandais ont reçu la première injection en attendant la deuxième dose.
Le Dr Mpunga a exprimé son optimisme quant à la disponibilité de ces vaccins ce mois-ci. Même si les choses ne se passent pas bien comme prévu, il a révélé que les receveurs de la première dose devraient comprendre qu’ils sont plus protégés que les personnes qui n’ont reçu aucune injection.
Le Dr Mpunga a en outre souligné que le Rwanda est en train d’analyser comment les vaccins Covid-19 peuvent être fabriqués localement pour faciliter l’accès des Rwandais et des Africains en général. Cette stratégie vise à permettre au pays d’avoir les moyens nécessaires de réaliser sa vaste campagne de vaccination. (Fin)
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