En écoutant attentivement le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya s’exprimer devant la presse et dire « le Président de la République nous a fait le privilège de nous livrer la substance de son entretien avec le Secrétaire Général des Nations Unies et lui a dit clairement : « la raison principale de toute cette situation c’est l’agression Rwandaise à travers le M23 ».
Il m’est venu à l’esprit de revisiter le dernier rapport du groupe des experts des nations unies présenter au conseil de sécurité le 10 juin 2022. C’est-à-dire, très récemment.
Préalablement a la publication de ce rapport, le porte-parole de la Monusco avait déclaré : « nous n’avons aucun élément factuel qui atteste du soutien du Rwanda au M23 »
Cette déclaration qui battait en brèche la rhétorique du gouvernement congolais l’avait fortement agacée.
En prenant connaissance du rapport invoqué plus haut, on y découvre la réalité que veut cacher le gouvernement congolais.
Tout le battage médiatique du prétendu soutien du Rwanda au M23 est un écran de fumée destiné à masquer la triste réalité des échecs successifs du gouvernement.
Le fait que les groupes armés se sont fragmentés et multipliés et que les atteintes à la sécurité sont perpétrées en toute impunité.
Car le constat est amer.
Malgré l’état de siège décrété tambour battant, les « conditions de sécurité et la situation humanitaire se sont détériorées dans ces deux provinces » indique le rapport des nations unies.
Le groupe ADF, dont on parle peu « a étendu sa zone d’opération, renforcer le réseau d’influence qui leur a permis d’assurer leur financement et poursuivre le recrutement » selon le rapport des nations unies.
« Les forces démocratiques de libération du Rwanda-Forces combattantes abacunguzi (FDRL-FOCA) ont poursuivi leurs activités dans le parc national des Virunga, lancé une nouvelle campagne de recrutement et renforcée leur coopération avec des groupes armées locaux ».
Tout cela fait désordre sûrement dans l’entendement du gouvernement congolais.
Mais le pire est à venir.
Quand les experts des nations unies affirment, preuves à l’appui, que « des réseaux criminels et certains membres des FARDC ont continuer de se livrer au trafic de coltan non étiqueté provenant de mines du territoire de Masisi et au trafic de tourmaline provenant de la mine de Rukaza, également situé dans le territoire de Masisi et d’en tier profit » continue le rapport.
L’Ituri, pas assez évoquée par le gouvernement dans ses communications, « à Djugu et Mahagi des factions des CODECO ont multipliés les attaques contre les civils ».
Avant de poursuivre en ces termes « ils ont attaqués des camps de personnes déplacées, tuant des femmes et des enfants. Des combattants CODECO ont violé, parfois en réunion, des femmes et des filles ».
Ce paragraphe doit particulièrement être lu et relu par la cellule de communication du gouvernement mais surtout être médité :
« Certains membres des Forces Armées de la République Démocratique du Congo « FARDC » déployés pendant l’état de siège ont déplacé de force, violé et tué plusieurs civils, et ont détruit et pillé des maisons et des centres de santé. Certains ont également procédés a des bombardements aériens indiscriminés, qui ont endommagés des maisons et des écoles, et blessés voire possiblement tué des civils ».
C’est ici que le bas blesse. De voir un ministre de la république s’incliner devant des morts, attribués volontairement a ceux qui n’en sont pas les auteurs.
Il faut avouer qu’il y a de quoi être désespéré par la diplomatie congolaise qui est malmenée par ses propres acteurs. Avec un personnel politique qui n’arrive plus a dissimulé ses lacunes. Et des slogans irréalistes.
Le gouvernement s’est montré incapable d’extirper les racines du mal congolais. Les indicateurs tournent au rouge les uns après les autres.
Ces jeux sont le reflet de la constellation d’intérêts au cœur du pouvoir dont plus personne n’est dupe.
https://fr.igihe.com/La-rengaine-de-l-agression-Rwandaise-vire-a-la-dramaturgie.html