Depuis la conférence nationale souveraine de 1990, la RDC en a connu des dialogues, conclaves et assises.
Des villes Africaines ont abritées ces agapes congolaises. Victoria Falls au Zimbabwe, Lusaka en Zambie, Sun City en Afrique du Sud, Kampala en Ouganda, Addis Abeba et Kigali pour ne citer que celles-là.
Et maintenant Nairobi au Kenya ou doivent se retrouver le gouvernement congolais et la centaine des groupes armés pour un dialogue de paix inter congolais.
Les crises se perpétuent en RDC, l’instauration de la transition démocratique n’y a pas changé grand-chose ainsi que les alternances des pouvoirs.
L’ancien Président du Kenya, Uhuru Kenyatta aura la lourde charge de sortir la RDC de l’impasse en pilotant le processus de paix de Nairobi.
La démarche du processus de Nairobi vise à accompagner vers une solution pacifique durable le gouvernement congolais et les groupes armés qui sévissent à l’Est du pays.
Uhuru Kenyatta va apporter sa sollicitude pour faciliter, si possible, la tenue d’un dialogue direct et la relance du processus de paix à l’Est RDC.
Sauf qu’en embuscade, cette démarche se heurtera, à n’en pas douter, au processus électoral en cours en RDC.
D’ores et déjà, le gouvernement pose un préalable au seul M23, de revenir à ses anciennes positions, sans les déterminés.
La facilitation vient d’obtenir du gouvernement congolais l’abandon du qualificatif terroriste accolé au M23.
Le contentieux entre le M23 et les gouvernements congolais successifs éclaire le poids des questions en suspens à l’Est de la RDC et la place centrale qu’occupent les rwandophones congolais dans la problématique.
La position du M23 ne peut se comprendre aisément sans référence à son histoire et ses revendications.
En effet, la longue agonie du mobutisme des années 1990 à 1997 a vu se propager l’instrumentalisation tribale et la persécution des tutsis congolais.
Le M23 est le porte étendard de cette communauté privée de sa citoyenneté en plus de ses biens. Frustré par l’absence de progrès dans l’exécution de différents accords dûment signés avec le gouvernement, ce mouvement avait repris les armes.
Dans le rapport de force engagé, la supériorité militaire du M23 lui permet de parler d’une seule voix et d’afficher son unité.
Face au régime qui a tout intérêt à le diviser pour mieux l’affaiblir. Faute de quoi, il en fera le bouc émissaire de l’échec du processus de Nairobi.
Car Nairobi fait apparaitre en filigrane des divergences. Les Etats n’ont pas fournis les forces de défense et pour celles déployés, la feuille de route paraît illisible par endroit.
Les polémiques en cours à Kinshasa sur le processus électoral ne manqueront pas de déteindre sur Nairobi. Le contexte y est fragmenté en dépit de l’appel du Président Tshisekedi à la mobilisation générale.
Le pouvoir cherchant désespérément une fissure qui favoriserait le glissement. Il voudra jouer la montre et ne se prêtera point au compromis lors du dialogue.
La facilitation et les partenaires devront concentrés leurs efforts sur le fait de fixer un accord de paix à Nairobi et en assurer la mise en œuvre. Et supprimer ainsi tout prétexte au gouvernement congolais.
Cela nécessitera un soutien financier et matériel conséquent.
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