L’ambassadeur du Royaume Uni au Rwanda, Omar Dair a déclaré que son avait plein espoir que la légalité de la politique d’expulsion des demandeurs d’asile qui, dans un premier temps, avait entravé la procédure de leur envoi au Rwanda, sera sous peu considéré comme de l’histoire ancienne.
Un accord ad hoc avait été signé entre le Rwanda et le Royaume-Uni en Mai dernier. Dans le cadre de ce projet pilote, les personnes arrivées au Royaume-Uni par ce que le gouvernement Britannique considère comme des voies « illégales, dangereuses ou inutiles » – comme dans de petits bateaux ou cachées dans des camions – seraient transportées par avion à destination du Rwanda, où elles pourraient ensuite demander l’asile.
De nombreux groupes ont critiqué ce projet, les organisations de réfugiés le qualifiant de cruel, tandis que l’Église d’Angleterre et les députés de l’opposition l’ont également dénoncé.
Le premier vol vers le Rwanda a été annulé un mois plus tard, en juin 2022 donc, après que la Cour européenne des droits humains ait signalé que la Haute Cour de Londres devait d’abord examiner en détail la légalité de la politique d’expulsion. Légalité que cette cour a compromise, bloquant la procédure. Jusqu’ici, celle-ci est en appel, en attente du jugement par une cour habilitée.
Même si cette décision n’a pas encore été rendue, l’ambassadeur Omar Dair, a déclaré qu’ils espéraient que le projet pilote sera mis en exécution, aussitôt toutes les conditions remplies.
Il a dit : « Le gouvernement Britannique a plein espoir que lesdits accords sont légaux et transparents, il suit de près le dossier dans les tribunaux. Nous attendons pour lundi la décision du tribunal, des que celle-ci sera porté à notre connaissance, nous aviserons et franchirons un nouveau pas, si le vœu du gouvernement est en harmonie avec le jugement. Il ne restera plus que la mise en œuvre du projet pilote. »
Le Renvoi au Rwanda des demandeurs d’asile était envisagé pour enrayer les traversées clandestines vers l’Angleterre qui n’ont eu de cesse d’augmenter au fil des ans.
La BBC a récemment annoncé sur ses ondes qu’au moins 40 000 migrants clandestins avaient traversé la manche au cours de cette année 2022, un chiffre largement supérieur aux 28.526 migrants légaux entrés sur le sol britannique l’année précédente.
Ces migrants proviennent d’Afrique, d’Asie et d’Europe et pénètrent dans ce pays grâce à des passeurs rémunérés rubis sur ongle, à bord d’embarcations de fortune surchargées qui mettent leur vie en péril.
Le gouvernement Britannique dépense chaque année 5,5 millions de Livres Sterling pour s’occuper de ces clandestins pendant leurs procédures de demandeurs d’asile.
Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé que cette politique doit être revisitée, et ne permettre l’entrée au Royaume Uni que les seuls migrants légaux.
Il a fait savoir que de nouvelles mesures de surveillance allaient être renforcées afin d’endiguer cette marée humaine contre les passagers clandestins passant par la Manche. Pour lui, ils s’accaparent du plus gros lot du budget destiné aux migrants, son plus grand pourcentage n’atteignant donc pas celui à qui de droit il était destiné.
Quoi qu’il en coûte, Liz Truss, qui a précédé Rishi Sunak à ce poste, avait juré de mener l’accord à son terme. Elle comptait alors sur son effet dissuasif pour les candidats à la traversée à partir des côtes françaises. Pour l’instant, cela n’a eu aucun effet.
Selon le ministère de l’Intérieur du Royaume Uni, un versement initial de 120 millions de livres sterling devait être payé au Rwanda, suivi d’autres paiements au fur et à mesure que le pays traiterait de nouveaux cas.
En attendant la décision du tribunal ce lundi, croisons les doigts en attendant, puisque nous ne savons pas lire dans la boule de cristal. En tous cas, les migrants ont tout a gagné en s’exilant ici qu’ailleurs car, Kigali promet de les intégrer à son système éducatif, de leur proposer du travail. Notre économie en pleine croissance le permettrait, n’en déplaise aux détracteurs, qui n’auront qu’à verser leurs larmes de crocodile à l’arrivée… de ces clandestins !