La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a fermement condamné les propos du Ministre congolais des affaires étrangères, Dr Christophe Lutundula, qui a menti sur les propos du le Président Kagame.
S’exprimant devant les diplomates accrédités à Kinshasa le 8 mai 2024, M. Lutundula a affirmé que le Président Kagame venait de déclarer à un média international que « les troupes rwandaises ne quitteraient pas la RDC jusqu’à ce que nous payions les Congolais tutsis et qu’ils retrouvent leurs droits ».
Mme Makolo a qualifié ces propos du Ministre congolais de « calomnie », et les juge contraires aux explications répétées du Chef de l’État.
Le Président Kagame a en effet indiqué à plusieurs reprises, dans les médias rwandais et internationaux, que plus de 100 000 Battutsi du Congo ont fui les persécutions dans leur pays pour se réfugier.
Le Président a expliqué que les Batutsi du Congo sont liés au groupe armé M23 qui a pris les armes pour revendiquer les droits qui leur sont refusés dans leur propre pays.
Il a souligné que le problème à l’origine de leur exil doit être résolu pour qu’ils puissent rentrer en paix.
Le Chef de l’État rwandais, ainsi que d’autres responsables gouvernementaux, ont rejeté les allégations de la RDC selon lesquelles le Rwanda aurait des troupes dans la province du Nord-Kivu, affirmant que le Rwanda n’a aucun intérêt à s’ingérer dans les problèmes des Congolais tutsis.
Alors que le Rwanda condamne les massacres visant les Congolais tutsis, y compris le génocide planifié contre eux, M. Lutundula les a niés, affirmant que le M23 qui combat l’armée congolaise est composé de Hutus qui pourraient être victimes de génocide.
Makolo a dénoncé les propos de M. Lutundula comme étant de la « calomnie », les liant au fait que l’État congolais soutient le groupe armé FDLR, reconnu pour son rôle majeur dans les massacres les Batutsi Congo
Le rôle du FDLR dans les souffrances subies par les Congolais tutsis a été confirmé par le porte-parole de l’armée congolaise, le Général Sylvain Ekenge, lors d’une interview télévisée en mars 2024.
Il a révélé que sur les plus de 10 millions de Congolais tués au cours des 30 dernières années, le FDLR était « fortement impliqué » dans ces tueries massives.
Sur les propos de M. Lutundula, Mme Makolo a déclaré « Ce sont des calomnies émanant du Ministre des Affaires étrangères d’un pays qui tolère un groupe génocidaire (FDLR) tuant ses propres citoyens, tout en propageant l’idéologie génocidaire en RDC. »
Elle a poursuivi « L’État congolais continue d’armer et de soutenir les FDLR (auteurs du génocide au Rwanda) afin qu’ils tuent les Congolais tutsis au Nord-Kivu et les Banyamulenge au Sud-Kivu. »
Makolo a souligné que de tels discours haineux, l’idéologie génocidaire et les discriminations ethniques contre les Congolais tutsis devaient être condamnés par tous les Africains, sans se laisser tromper par les mensonges du Ministre Lutundula.
Lutundula emprunte la rhétorique génocidaire de son gouvernement
Les propos de Lutundula sont choquants mais pas surprenants selon Olivier Nduhungirehe, ambassadeur du Rwanda en Hollande. Ses déclarations ont suscité l’indignation.
Ses propos puisent en effet dans la rhétorique génocidaire et négationniste classique, utilisant l’argument spécieux du « miroir inversé » qui consiste à rejeter sur l’autre ce qu’on s’apprête à faire soi-même.
Un précédent historique accablant Cette stratégie n’est pas nouvelle. Entre 1990 et 1993, dans les années ayant précédé le génocide contre les Batutsi au Rwanda, le régime génocidaire, par l’entremise du parti suprémaciste CDR et des médias de la haine comme la RTLM et Kangura, annonçaient quotidiennement que les Batutsis projetaient de massacrer les Hutus.
En réalité, ce discours préparait la « solution finale » qui serait mieux acceptée si considérée comme un acte de légitime défense.
Le négationnisme persiste plus récemment, Valentin Akayezu Muhumuza, un négationniste résidant aux Pays-Bas et présenté par certains médias néerlandais comme un « activiste des droits humains », a osé déclarer sur YouTube que pendant le génocide, « des témoignages affirmaient que les Batutsi criaient ’allez-y et tuez-nous’ lorsqu’on les tuait ».
Ce qui choque le plus, cependant, c’est que les intérêts économiques et géostratégiques de certaines puissances mondiales semblent primer sur la condamnation du négationnisme congolais et de la persécution actuelle des Batutsi congolais dans l’est de la RDC. Un silence assourdissant qui en dit long.
La porte-parole du gouvernement rwandais, Yolande Makolo, a appelé les Africains à dénoncer les massacres commis contre les Batotsi du Congo
L’ambassadeur Nduhungirehe a comparé les propos de Lutundula à ceux tenus par le CDR, sur RTLM et Kangura
https://fr.igihe.com/Kigali-repond-aux-allegations-mensongeres-de-Lutundula-contre-Kagame.html