Il va faire une année, au 12 décembre 2014, depuis que des accords de Nairobi ont été signés entre bélligérants congolais, le Gouvernement et le Mouvement du 23 Mars (M23) fait de mutins qui, à un certain moment, ont assiégé la ville de Goma au grand dam des Casques Bleus onusiens de la MONUSCO. Ce M23 a par la suite été roulé par les forces de la même Monusco auxquelles se sont adjoints les combattants de la FIN (Force Internationale Neutre) faite principalement de Tanzaniens avec une efficace logistique militaire sud africaine pour être battus à plate couture et refoulés hors du territoire congolais.

Depuis une année, défaits, ces M23 séjournent sur le territoire ugandais sans statut de réfugié, comme un mouvement politique en attente du bon vouloir du Gouvernement congolais de mettre en application les clauses des accords de Nairobi signés le 12 décembre 2013. Incapables d’utiliser des arguments convaincants des armes, ils se rabattent sur les communiqués pour dénoncer l’imposture de Kinshasa qui ne veut pas honorer ses promesses.

Entretemps, le Gouvernement ugandais a lancé ce 7 décembre, un ultimatum à Kinshasa pour rapatrier ses sujets pas plus tard que le 12 décembre 14 sans quoi qu’il va se décider à leur accorder un statut de réfugié. Kinshasa a dépêché une délégation à Kampala pour discuter de cette suite des événements.


Le M23 lui aussi hausse le ton

« Ce rapatriement devra respecter le cadre défini par les déclarations signées le 12 décembre 2013 à Nairobi. Il devra être inclus dans un calendrier de mise en œuvre desdites déclarations à convenir par les parties signataires à savoir le Gouvernement de la RDC et le Mouvement du 23 Mars », lit-on dans un Communiqué de ce Mouvement rendu public ce 7 décembre 2014.

Ce Communiqué insiste sur le fait que les conditions de rapatriement de ces combattants défaits doit se faire concommittament avec celui de tous les réfugiés congolais rwandophones exilés en Uganda, au Rwanda et au Burundi et ceux d’ailleurs.

De simples exigences
 !

Au fond le M23 n’exige pas grand-chose. Il tient uniquement à voir Kinshasa agir de bonne foi sur « la question de l’application de la loi d’Amnistie… (et sur) celle relative aux dispositions transitoires de sécurité devant régler la question des combattants du
M23… ».

« Le Gouvernement de Kinshasa nous joue de méchants tours. Les militaires du M23 qui, de droit, doivent bénéficier de l’amnistie sont emprisonnés à leur retour en RDC », a confié à ce journaliste, Muhizi, un combattant du M23, désolé de voir les combattants Fdlr rwandais faire la loi dans son pays le Congo et subir une injuste situation d’infériorité face à des étrangers qui font régner la loi chez lui.

« Nous n’accepterons jamais de rentrer dans ces conditions, a-t-il ajouté. Il faut que nos parents réfugiés au Rwanda, au Burundi et en Uganda. Pour cela, les Fdlr rwandaises doivent dégager autant qu’il a été dit ».

Le Communiqué rappelle que le M23 est un label reconnu par les déclarations de Nairobi que, par conséquent, le gouvernement de Kinshasa devra se conformer à ses accords pour faire en sorte que celui-ci se mue en parti politique.

« Kinshasa a intérêt à pacifier l’Est de la RDC autant que le souhaite également la Communauté internationale qui veut bien exploiter en toute quiétude les richesses naturelles de cette région. Malheureusement, Kabila a promis aider autant faire se peut, les Fdlr à rentrer chez eux au Rwanda. On comprend que ce retour n’est pas celui de déposer les armes. Entretemps, le Rwanda voit mal ses irréductibles adversaires très protégés par un Gouvernement qu’il a aidé à se mettre en place à Kinshasa. Le M23 qui a toujours été accusé d’être soutenu par le Rwanda va-t-il rentrer et cohabiter avec ces Fdlr ? Non ! Comme la Communauté internationale est témoin de la mauvaise volonté du gouvernement Kabila à bien appliquer les clauses des Déclarations de Nairobi, il y a des possibilités d’un réembrasement de cet Est de la RDC qui connaît, au cours de ces derniers temps, des massacres de populations civiles non armées et inoffensives », a confié au journal un analyste de la région sous couvert d’anonymat.

Cet observateur trouve que le M23, sous une forme ou une autre, pourra revenir à la charge au cas où ses revendications ne seraient pas appliquées à la lettre, qu’il ne lui manquera pas un tuteur pour affûter sa détermination à combattre et à avoir une noble cause de lutte, à savoir bouter hors de la RDC les groupes terroristes qui désolent son pays.

Publié le 8-12-2014 – par NDJ

http://fr.igihe.com/services/pression-sur-kinshasa-pour-rapatriement-des-m23.html

Posté par rwandaises.com