Kiziba, Karongi: Une première Université dans le monde vient d’être lancée dans le Camp de Réfugiés Congolais de Kiziba, district de Karongi, à l’Ouest du Rwanda, et cette initiative est l’œuvre de l’Université américaine de l’Etat de Southern New Hampshire (Kepler University), du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR), et du Gouvernement du Rwanda, selon la Ministre des Réfugiés et des Désastres (MIDMAR), Séraphine Mukantabana.
« Le Gouvernement du Rwanda donne les mêmes chances aux Réfugiés et aux Nationaux afin que tous accèdent au bien-être, à la santé, à l’éducation, et à la prévention contre les violences liées au genre. Il privilégie la protection des Réfugiés dont il renforce les capacités en matière d’éducation, clé pour le bon futur et l’opportunité à l’emploi », a-t-elle indiqué.
Pour la Ministre Mukantabana, l’éducation inculque les principes solides qui confèrent une grande confiance en soi dans la résolution de ses problèmes. Même si les réfugiés sont privés de leur patrie, ils gardent en eux l’espoir d’un bon futur (homeless, but not hopeless).
La Ministre en charge des Réfugiés a tenu ces propos dans le Camp de Réfugiés de Kiziba hier alors qu’elle procédait au lancement de l’l’Université Kepler dans ce camp en présence du Représentant de UNHCR au Rwanda, Azam Saber ; des CEO de la Foundation IKEA et de Kepler University, respectivement, Per Heggenes et Chris Hedrick ; ainsi qu’en présence du Maire de Karongi ; des autorités locales ; des étudiants de Kepler University et des Réfugiés.
L’Université Kepler est la seule Université au monde qui est ouverte dans un camp de réfugiés. Cette expérience unique démontre l’engagement du Gouvernement du Rwanda à permettre que le Réfugié puisse jouir aussi de ses droits de la personne humaine au même titre que tout citoyen.
La Ministre Mukantabana a souhaité que tous les partenaires au Projet collaborent de près pour le succès de ce Programme, et que même cette expérience soit étendue aux autres camps de Réfugiés du Rwanda.
Pour le Représentant de UNHCR au Rwanda, Azam Saber, l’ouverture de l’Université Kepler dans le Camp de Réfugiés de Kiziba est un projet pilote à ne pas laisser mourir.
« Le geste est une fondation. Les structures du bâtiment suivront. A mesure que les ressources seront rendues possibles, les infrastructures suffisantes seront progressivement mises en place pour le bon fonctionnement du Programme », a-t-il indiqué.
Le Représentant de UNHCR au Rwanda a ensuite exhorté les étudiants à un travail régulier, dur et laborieux, en croyant fermement au bon futur qu’ils sont entrain de préparer pour eux-mêmes et pour leurs familles.
Il leur a cité des hommes illustres qui ont été aussi des réfugiés, mais qui ont travaillé dur et qui sont devenus des leaders dans leurs pays et pour le monde entier. Il a nommé Einstein, Thabo Mbeki, Mme Dlamini Zuma, Paul Kagame, et d’autres.
« Soyez déterminés et croyez que vous avez un bon futur. Profitez de cette opportunité pour vous élever », a-t-il recommandé aux étudiants de Kepler University.
Pour le CEO de Kepler University, Chris Hedrick, des ressources sont en place pour faire fonctionner le Projet durant quatre ans.
« L’on se prépare à commencer le programme identique dans un autre camp. Si d’autres moyens sont mises en place, le projet y sera implanté. Nous cherchons ce qui peut être un modèle pour d’autres pays. Le diplôme qui sera donné après quatre ans sera un diplôme américain de l’Etat de Southern New Hampshire », a-t-il dit.
L’Université Kepler a son campus à Kigali, à Kimironko, depuis trois ans. Ses premiers étudiants sont maintenant en 3ème année. Ils sont répartis dans deux sections : Health Care Management et Communication and Business. Ils viennent du Rwanda et de la région. Les étudiants étaient au nombre de 50 lors de la première année, 100 l’année suivante, et 150 dans la suite.
Les professeurs viennent des Etats-Unis, du Rwanda, et des pays de la Communauté est-africaine (EAC) surtout. Le programme suivi est celui de l’Université Kepler.
Le camp de Kiziba compte 17 155 personnes, dont 80% sont des femmes et des enfants. Il a été créé en 1996. Certains des occupants ne connaissent pas leur pays d’origine. Et les autorités de la RDC ne leur rendent même visite pour les exhorter au retour, selon le chef du camp, Gonzague Karagire.
« Certes, le Gouvernement rwandais les a accueillis, mais la solution durable réside dans leur retour chez eux. Cependant, certains ont bénéficié de la réinstallation aux Etats-Unis, en Australie, UK, et dans les pays scandinaves », a-t-il informé.
L’agence onusienne UNHCR joue le rôle de coordinateur des agences qui appuient le camp. Le PAM donne de la nourriture. ADRA (Adventist Development Relief Agency) s’occupe de ce qui est éducation. ARC (American Refugees Committee) assure le service des infrastructures : abris, eau, marché. AHA (African Humanitarian Action) assure les services de santé. Plan International intervient au niveau de violences basées sur le genre (GBV).
Saturday, 31 October 2015 by André Gakwaya
http://www.rnanews.com/national/10963-2015-10-31-09-24-23
östé le 31/10/2015 par rwandapses.com