Les personnes atteintes du Sida au Congo sont abandonnés à elles-mêmes en raison d’une rupture de stock d’antirétroviraux depuis cinq mois, dans un pays où près de 40.000 personnes sont atteintes de cette maladie, ont déploré des associations engagées contre le VIH/Sida.
Le 1er décembre « c’est la journée mondiale de lutte contre le sida certes, mais nous,[les séropositifs], ne pouvons pas la célébrer parce que nous sommes abandonnés à nous-mêmes », a déploré Valérie Maba, présidente du Réseau national des associations des positifs du Congo (Renapc, association des personnes vivant avec le VIH).
« Depuis cinq mois, nous connaissons une rupture en ARV (antirétroviraux) et en réactifs », a-t-elle précisé à l’AFP.
Selon Jean-Paul Mahoungou, directeur exécutif du Renapc, au total 14.000 malades du Sida sont concernés par cette rupture des médicaments.
« Nous ne sommes pas contents de voir les nôtres sans médicaments alors que leur traitement est à vie », a-t-il dit, dénonçant « un manque de sérieux dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement » en ARV au Congo.
Le Renapc est une plateforme regroupant 28 organisations congolaises engagées dans la lutte contre le VIH/Sida et qui mène un plaidoyer auprès du gouvernement en vue d’une prise en charge « efficace et ordonnée » des quelques 38.000 malades enregistrés dans le pays.
Les « plaintes et les revendications du Renapc sont fondées », a affirmé à l’AFP une source au ministère de la Santé congolais, indiquant qu’une commande des médicaments est en cours d’acheminement.
Depuis 2003, un Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) est institué au Congo, petit pays d’Afrique de 4 millions d’habitants où le taux de prévalence est passé de 4,1 à 3,1% en 2011, grâce à l’appui de l’ONU/Sida.
« Ces efforts risquent d’être annihilés par la rupture des ARV », a prévenu Valérie Maba.
Posté le 04/12/2016 par rwandaises.com