21.10.2008

Kinshasa hausse le ton. Les rebelles rwandais des FDLR sont sommés de quitter la République démocratique du Congo, comme le prévoyait le processus de Nairobi. Rentrer au Rwanda ou prendre la route de l’exil vers un autre pays, les FDLR  reviennent sur le devant de la scène. Et si la route de la paix au Kivu passait par le règlement du problème FDLR ?

 Le chef dab22b88ce568e3628997734963f067e9.jpge l’état-major des FARDC affirme même qu’il durcira sa position sur le terrain si les FDLR n’obtempèrent pas. La décision est saluée par tous les observateurs. Les Nations-Unis engagent également le gouvernement de la RDC à "faire en sorte qu'il n'y ait aucune coopération entre des éléments des FARDC et les FDLR" et demandent aussi aux gouvernements de la région de "cesser tout soutien aux groupes armés" de l'est de la RDC. Basées dans cette zone, les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) regroupent quelque 6.000 combattants hutus, dont certains ont participé au génocide rwandais. Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda voisin de soutenir la rébellion de Nkunda, ce dernier accusant en retour Kinshasa d'être allié aux FDLR. La présence de ces rebelles hutus a toujours servi de prétexte au Rwanda, au RCD, puis au CNDP de Laurent  Nkunda pour justifier la guerre au Kivu. Nkunda veut protéger la minorité tutsie de la région contre les agressions des milices hutues FDLR. Kinshasa dénonce le soutien du Rwanda à Nkunda… chacun se renvoie la balle… 5 000 réfugiés ont quitté le Kivu pour l’Ouganda voisin.
Mais ce n’est pas la première fois que la RDC fait mine de se préoccuper de la présence des rebelles FDLR… chaque fois sans effet sur le terrain. Les FDLR ont toujours refusé le processus de Nairobi tant qu’un dialogue inter-congolais ne serait pas mis en place, ainsi que l’ouverture de l’espace politique au Rwanda .
L’armée congolaise ne semble donc pas capable, toute seule,  de résoudre le problème des FDLR au Kivu. Il reste donc à la communauté international de s’impliquer sur le terrain.  La MONUC est sur place avec 17 000 hommes et elle seule  peut désarmer et obliger les rebelles FDLR a quitter le Kivu. Les ex-interhamwe rwandais sont en effet fortement armés et ne se laisseront dicter aucun ordre.
La présence de ces troupes rebelles a toujours pollué tous les accords de paix conclus dans la région. La reprise des combats au Kivu est donc une simple mais cruelle conséquence  à l’attentisme de Kinshasa et de la communauté internationale.
Christophe RIGAUD