25 Juillet 2008
Publié sur le web le 28 Juillet 2008
Rémi Coulibaly
Abidjan
Après son opus «Dialoguons pour la paix», sorti en 2007, l'artiste-musicien inaugure, le 31 juillet, «Voix d'Afrique», en harmonie avec le Rwando-congolais, Lokua Kanza, pour cimenter, musicalement, l'intégration africaine.
Engagé dans le processus de sortie de crise avec le single «Dialoguons pour la paix» avec un featuring du chansonnier Gnapo Bernard, vous organisez le jeudi 31 juillet au Palais des congrès de l'hôtel Ivoire, «Voix d'Afrique», avec comme invité, Pascal Lokua Kanza
Quelles en sont les motivations profondes et pour quels buts?
Mon engagement, mon combat en tant qu'artiste pour une société pacifique et plus équitable, ne se limite pas seulement à mon pays, la Côte d'Ivoire. Il va au-delà et plus spécifiquement, à toute l'Afrique. Dont l'évolution et la prospérité des populations sont notre quête permanente. Ainsi donc, après l'Accord de Ouagadougou qui est né du Dialogue direct, il est indéniable que la paix est là. Surtout après la cérémonie de la Flamme de la paix à Bouaké. Il nous appartient à tous de consolider la paix. Autant les politiques que tous les citoyens. Après avoir nettoyé devant notre porte, il nous incombe de passer le message de l'unité et de l'intégration africaine. Ce projet que j'ai mûri depuis deux ans via ma structure de production, Mizika, a agréé à l'assentiment de Lokua Kanza avec qui je partage les idéaux de panafricanisme et d'intégration, en plus de notre vision commune d'une musique de fusion.
En quoi consiste concrètement «Voix d'Afrique» et quelle est sa marque distinctive par rapport aux concerts classiques qu'il nous est donné de voir ici?
Il faut savoir d'abord que c'est un plateau inattendu et de choix que d'avoir sur la même scène François Kèncy et Lokua Kanza. Quand l'idée de «Voix d'Afrique» est née, je l'ai partagée avec Lokua. Nous nous entretenons régulièrement. Et, lui qui est un ardent défenseur de la promotion d'une image positive de l'Afrique de par le monde, y a adhéré. L'enjeu est de propager sur le continent l'exemple ivoirien dans la résolution des crises et conflits par le dialogue national et interafricain, dont le «Dialogue direct» qui porte actuellement ses fruits, est l'illustration. Pour porter ce message à l'échelle africaine, il était tout à fait normal de le lancer à partir de la Côte d'Ivoire. En tant qu'artistes, quoi de mieux qu'un spectacle, pouvions-nous offrir pour célébrer la paix recouvrée et chanter un hymne à l'unité et à l'intégration africaine ? Etant entendu que Pascal Lokua Kanza est d'Afrique centrale (RD Congo et Rwanda) et moi d'Afrique de l'ouest
A la différence des autres concerts où chaque artiste joue sa partition, c'est à un concert à deux qu'auront droit les mélomanes. Nous voyagerons alternativement dans nos répertoires respectifs, en solo comme en duo, pour offrir la chaleur de l'unité africaine par des mélodies et messages forts. En ce qui me concerne, je soumettrai des morceaux inédits au jugement du public. Nous sommes des chantres de l'unité africaine et, à ce titre, nous invitons toutes les communautés africaines vivant en Côte d'Ivoire à venir célébrer avec leurs frères, l'hymne à la paix, le chant de la fraternité africaine. Nos deux orchestres respectifs sont en répétition, à Paris et à Bruxelles, ainsi qu'à Abidjan. De la musique philarmonique avec des violonistes belges, français, africains, de la musique acoustique avec guitare, des rythmes traditionnels tels que le Tohourou ; le tout dans une harmonie conjuguée avec Lokua, sera proposé aux mélomane
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Une fois les élections terminées, avec le pays qui recouvre la normalité, en sera-t-il fini de votre concep Que non! «Voix d'Afrique» est un concept permanent qui a pour rampe de lancement, Abidjan. Mon souhait est qu'il s'érige en rendez-vous ponctuel de célébration régulière de l'unité de l'Afrique par la musique avec des artistes qui en font sa fierté. Nous démarrons avec Lokua mais pour les prochaines éditions, d'autres artistes seront de la partie. Il n'est pas exclu que nous puissions faire des éditions dans d'autres pays africains. A ce niveau, j'aimerais, encore une fois, inviter tous nos frères africains et des autres continents à venir magnifier la paix. Ce show placé sous le haut patronage du Président de la République, Laurent Gbagbo, initiateur du Dialogue direct, qu'a accepté le Premier ministre, Guillaume Soro avec la facilitation du Président burkinabé, Blaise Compaoré, est l'occasion pour tous les Ivoiriens, sans exclusive, de venir chanter et danser la paix et l'intégrationafricaine. Les politiques, la société civile, les jeunes, les femmes ont là l'opportunité de dire avec desartistes de qualité «oui» à la paix. C'est à eux de traduire dans les faits quotidiens ce message.La mission sociale de l'artiste est d'éveiller les consciences. C'est ce que nous faisons en invitant à l'édification de la paix. Notre combat est celui du peuple qui s'est déjà manifesté spontanément sur la question de la cherté de la vie. Et, ceci est la démonstration de sa maturité face à un problème mondiale. Cette flambée des prix est inacceptable pour des citoyens qui, parfois, n'ont même pas le strict minimum. Fort heureusement, le gouvernement a entendu les pleurs des populations et a pris des mesures d'urgence dont les effets ne tarderont pas à se faire sentir sur le panier de la ménagère et dans le quotidien de tous. C'est pourquoi, il est impérieux de consolider la paix en construction pour reprendre le train du développement et du mieux-être des
populations. Nous voulons partager avec elles, notre optimisme pour une issue heureuse du processus de paix. Avec le concours et la solidarité agissante des frères d'Afrique. C'est l'ambition de «Voix d'Afrique».
Le 30 juillet 2008 Par GM " rwandaises.com
