Accusations rwandaises: Alain Juppé dénonce une "falsification inacceptable"
L'ex-ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, interrogé mercredi sur les accusations de Kigali concernant la "participation" de Paris au génocide de 1994, a renvoyé à sa position déjà exprimée en janvier qui dénonçait une "falsification inacceptable".
"Nous assistons depuis plusieurs années à une tentative insidieuse de réécriture de l'histoire. Elle vise à transformer la France d'acteur engagé en complice du génocide. C'est une falsification inacceptable", écrivait sur son blog le 27 janvier M. Juppé, dans ce texte intitulé "les limites de la Realpolitik".
Un rapport d'une commission d'enquête, publié mardi à Kigali, accuse à nouveau la France d'avoir activement "participé" à l'exécution du génocide, et laisse entendre pour la première fois la possibilité de poursuites judiciaires contre d'anciens dirigeants politiques – dont M. Juppé, alors chef de la diplomatie – et des responsables militaires français.
"On nous dit qu'au Rwanda, la France aurait commis une +faute politique+. C'est trop ou trop peu. De quelle faute s'agit-il? Il faut l'expliquer!", écrivait l'ancien chef de gouvernement.
"Aurions-nous, par exemple, pris systématiquement le parti d'un camp contre l'autre, des Hutus contre les Tutsis? C'est une contre-vérité", ajoute-t-il.