Ubucurabwenge

Comme il a été indiqué à la page introductive de ce site, le document oral appelé Ubucurabwenge (forgeage de l'intelligence, de la pensée ou du mental, ubwenge), qui contient les listes royales du Rwanda, constitue la charpente de toute la Tradition orale rwandaise. L'on constate, en effet, que les trois autres documents de base de la Tradition rwandaise, à savoir les mythes Ibitekerezo, les rituels Ubwiru et les poésies symboliques Ibisigo, suivent la structure des listes généalogiques donnée dans l'Ubucurabwenge. Les mythes racontent l'œuvre des rois suivant leur ordre chronologique, les poésies royales consacrent un verset à chaque roi, dans l'ordre donné par les listes royales, tandis que le cérémoniaire de l'Ubwiru dispose que certains rituels cycliques doivent être exécutés par le roi qui porte tel nom dynastique.

Les listes généalogiques Ubucurabwenge furent enregistrés et publiées par Alexis Kagame en 1959, dans son célèbre ouvrage en kinyarwanda, Inganji Karinga (2e éd. Kabgayi, 1959, Livre II, pp.98-101). Il convient de souligner, cependant, que Kagame a précisé avoir noté des divergences dans les listes qu'il a recueillies, ce qui l'a amené à se rendre compte de l'existence de corps de spécialistes royaux, appelés Abacurabwenge – littéralement, les « Forgerons de l'Intelligence » – qui détenaient, pour ainsi dire, la version officielle. Malheureusement, il ne donne que peu de détails sur la nature de ces divergences, se contentant de laisser entendre qu'elles étaient dues au fait que beaucoup de personnes avaient eu l'occasion de mémoriser ces listes sans être soumis au contrôle des mémorialistes officiels…. Cependant, il subsiste un certain doute concernant la liste publiée par Kagame, car il conclue cette discussion en informant le lecteur que la liste de l'Inganji Kalinga est le résultat de « recoupements », sans donner plus de précisions.

Le document orale Ubucurabwenge, appelé aussi « Amasekuruza y'Abami » (Généalogie des Rois), est constitué de longues listes des ascendants paternels et maternels des rois et des reines-mères du Rwanda, et dont une version française de la liste figure sur ce site (cf. « La Généalogie des Rois du Rwanda »). La liste de Kagame comporte 43 règnes, répartis en trois dynasties:

  1. Ibimanuka, les "Descendus", les rois venus du ciel
  2. Abami b'Umushumi: les rois de la Corde
  3. Abami b'Ibitekerezo : les rois de la Pensée, ou du Mental.

L' « histoire » de ces dynasties est développée dans la partie de ce site consacrée aux mythologies royales, mais l'on peut déjà en donner les traits essentiels, afin de donner au lecteur une idée de la portée de ces listes royales.

Les rois venus du ciel, appelés Ibimanuka, les "Descendus"
Cette dynastie de rois célestes fut fondée par Muntu, fils de Sabizeze Kigwa, celui-ci étant l'un des fils du Roi du Ciel qui étaient descendus, ou plutôt tombés du ciel. Le nom Muntu signifie Humain, et il est le premier Père et Leader des Humains, Abantu, l'Humanité. En effet, il importe de rappeler que cette partie de la Tradition orale rwandaise ne porte pas sur le seul Rwanda, entendu dans le sens moderne, mais sur l'Urwanda, c'est-à-dire le monde entier. Ceci est indiqué clairement dans, selon l'ancienne affirmation, « Urwanda ni isi yose », le Rwanda, s'est le monde : chaque fois que la tradition ancienne mentionne le terme Urwanda, il faut entendre le monde. Kagame s'est fort moqué de cette affirmation, qu'il estimait absurde, mais il a eu le mérite de nous la rapporter, car elle constitue l'une des clés d'interprétation des textes rwandais, en ce qui concerne l'origine et l'évolution de l'humanité. La seconde de ces clés anthropologiques est « Muntu ni se w'Abantu bose » : Muntu est le père de tous les hommes, le père de l'Humanité, ce qui est évident pour nous, mais qui ne le fut guère pour Kagame et les autres rwandologues.

Ainsi, les rois du Rwanda sont d'origine céleste, de même que leurs « enfants », les Humains, Abantu : tous descendent du Roi du Ciel, ou Roi d'En-Haut, dont le nom royal est Nkuba (Foudre), le nom personnel étant Shyerezo (la Fin dernière, l'Aboutissement). Le Fils du Roi du Ciel, Sabizeze Kigwa, quitta le ciel et tomba sur la terre, en compagnie de son frère et de sa sœur. La petite équipe atterrit à l'Est du Rwanda, aux abords du grand rocher Ikinani, l'Inamovible, sous lequel ils trouvèrent abris appropriés. Ils finirent par fraterniser avec les locaux, ou plutôt par les apprivoiser, et ensuite les «élever», les civiliser. Ces populations donnèrent aux Fils du Tonnerre le nom d'Ibimanuka, "Descendus-du-ciel", ou encore « Célestes » ; en retour, les Célestes donnèrent aux Terriens le nom de Abasangwabutaka, "Trouvés-sur-la-terre", ou sur le sol. Pour remercier les locaux – les Terrestres – de leur hospitalité, les Célestes leur donnèrent un peu du feu qu'ils avaient amené avec eux du ciel, et leur en apprirent tous les usages. Plus tard, Kigwa se maria, eut un fils, qu'il nomma Muntu, « Humain ». Ce fut ce « Père des Humains », Abantu, qui instaura la première dynastie des rois du Rwanda – c'est-à-dire du monde. Voilà l'origine du nom Ibimanuka, Rois descendus du ciel.

La liste des Rois de la Première Dynastie, Ibimanuka, les "Descendus", s'établit comme suit :

  1. Nkuba Shyerezo
  2. Kigwa
  3. MUNTU
  4. Kimanuka
  5. Kijuru
  6. Kobo
  7. Merano
  8. Randa
  9. Gisa
  10. Kizira
  11. Kazi
  12. Gihanga

Les Rois de la Corde, Abami b'Umushumi
Cette seconde dynastie fut fondée par le roi semi-céleste Gihanga, dont le père, Kazi, était un Ikimanuka. Kazi avait épousé une Terrienne, Umusangwabutakakazi, nommée Nyirarukangaga, fille de Nyamigezi, roi des Abazigaaba.

Ce terme de « roi » est à entendre dans le sens ancien, à savoir que Nyamigezi, en tant qu'héritier de la maison principale du clan ou de la tribu des Abazigaaba, était en même le « père » et le chef politique de ce peuple. Nous dirions aujourd'hui « chef de clan » ou « chef de tribu », bien que le contexte ne soit plus le même. Ce système clanique ou tribal était la règle dans la région des Grands Lacs – et ailleurs dans le monde – avant l'avènement de la centralisation du pouvoir, qui, selon les spéculations des historiens, fut l'œuvre des pasteurs. Il faut noter que Kigwa fut appelé par les locaux « Umwami w'Ibimanuka », ou chef clanique de ses frères et sœurs, ainsi que leurs autres compagnons, du simple fait qu'il était le plus âgé – l'ancien du clan. Mais son fils Muntu devint roi de tout le pays, non plus un roi clanique, mais roi territorial, pour ainsi dire, dont l'autorité s'étendait sur tous, y compris les habitants non-célestes du territoire. Etant roi de tous, il devient aussi père de tous, y compris de ceux qui ne sont pas ses enfants biologiques.

Il est important de bien saisir cette notion de père/roi, patriarche du clan ou de la tribu qui exerce la royauté, car cette théorie est à la base de la conception traditionnelle du gouvernement. Une bonne compréhension de cette notion permet de percer bien des énigmes de la Tradition rwandaise.

La notion de patriarche permet de comprendre, notamment, le sens de cette autre affirmation anthropologique : « Gihanga ni we wabyaye imiryango yose y'abantu bariho kuri ubu » – Gihanga est le Père de toutes les familles humaines qui existent aujourd'hui. En effet, Gihanga est le descendant du lignage royal de la première dynastie, qui régna sur les premières générations des Fils de Muntu, Abantu. Ces premiers rois sont donc les Pères primordiaux de cette première humanité. Gihanga étant leur fils et successeur, il devient à son tour le Père Fondateur de la seconde dynastie des Fils de Muntu, c'est-à-dire qu'il est à la fois le Roi et le Père de cette seconde humanité. C'est pourquoi la Tradition rwandaise nous affirme que Gihanga est le Père de toutes les familles humaines existantes. Mais cela ne peut se comprendre que si l'on tient compte en même temps des deux premières affirmations, à savoir

– que le nom « Muntu » signifie bien ce qu'il désigne : Homme, Humain, le Père des Humains, et
– que l'axiome « Urwanda ni isi yose » signifie bien ce qu'il désigne : dans le contexte du mythe de la naissance de l'humanité, le terme Urwanda est mis pour le monde, ma planète terre.

Le Roi-Patriarche Gihanga fut un bon père de famille : il réalisa des ouvrages aussi immenses que variés, étant le « roi polytechnicien » par excellence, bien que sa spécialité fût le travail du métal. Il enseigna à ses enfants planétaires tous les métiers connus aujourd'hui, y compris l'élevage, d'abord d'ovins, ensuite de bovins, grâce aux succès réalisés par sa fille dans la domestication de ces animaux. Gihanga est donc le C'est pourquoi l'on dit que le Rwanda fut une construction de Gihanga, Umwami wubatse Urwanda – le Roi qui bâtit le Rwanda. Cette expression doit s'entendre au figuré, dans le sens de la construction socio-politique d'un nouvel « empire » – le mot est de Kagame – mais aussi au propre, car la Tradition attribue à Gihanga l'introduction de l'architecture de forme ronde, et l'utilisation exclusive de matériaux végétaux. C'est cette dernière invention qui valut à ses successeurs le nom de « Rois de la Corde », ceux qui manient la corde du bâtisseur. En effet, pour effectuer le tracé de la fondation d'une maison traditionnelle, on trace un cercle à l'aide d'une cordelette, umushumi, fixée à un pieu central. Ce cercle est la représentation symbolique du voyage circulaire que Gihanga effectua autour du Rwanda, au commencement, par lequel il « fonda » le Rwanda. Le centre de ce cercle se trouve à Gasabo, non loin du Mont Kigali. Quand au rayon, il est représenté par le tracé que Gihanga effectua en ligne droite, entre son point de départ, à l'Est, et sa future capitale, Gasabo, avant de commencer sa circumlocution. Toute construction familiale doit donc s'inspirer de cette construction primordiale, car chaque famille est la représentation en miniature de cette grande famille qu'est l'Humanité, Abantu, les Enfants de Muntu.

La liste des Rois de la Seconde Dynastie, les Rois du Mental, Abami b'Ibitekerezo, s'établit comme suit :

  1. GIHANGA Ngomijana
  2. Kanyarwanda Gahima
  3. Yuhi Musindi
  4. Rukuge
  5. Nyarume
  6. Rumeza
  7. Rubanda
  8. Ndahiro Ruyange
  9. Ndoba Samembe
  10. Nsoro Samukondo
  11. Ruganzu Bwimba
  12. Cyirima Rugwe

Abami b'Ibitekerezo, les Rois du Mental
Lorsque la Seconde Dynastie eut accompli ses grands travaux, elle fut succédée par celle des Rois du Mental, qui régnèrent sur la troisième génération des Fils de Muntu. Ils règnent encore aujourd'hui, car nous sommes cette troisième humanité, celle des enfants du mental – des descendants des Rois de la Pensée. Il faut noter que Kagame a entendu « ibitekerezo » en tant que « récits », car, en effet, le verbe « gutekereza », dont le sens premier est penser, réfléchir profondément, peut signifier aussi raconter une histoire de manière exhaustive, ordonnée et logique. C'est ainsi que les récits portant sur l'histoire des rois ne sont pas appelés imigani, légendes, mais ibitekerezo, récits raisonnables et logiques.

Kagame a interprété le titre « Abami b'Ibitekerezo » dans ce second sens, croyant que la Tradition signifiait par là que les récits concernant cette dynastie étaient « historiques », dans le sens académique de ce terme, alors que l'on ne disposait, sur les rois précédents, que des légendes fantastiques sans fondement historique. Ce n'est pas notre avis. Nous croyons que le terme « ibitekerezo » est utilisé ici dans son sens courant, qui est «pensées », si bien que « abami b'ibitekerezo » signifie « rois de la pensée », ou rois du mental.

Ceci apparaîtra clairement si l'on considère, entre autres facteurs, que le fondateur de cette dynastie, Cyirima Rugwe, est considéré comme le roi le plus « intellectuel » de tous – ou le plus malin, rusé, selon certains spécialistes (Luc de Heusch, Rois nés d'un cœur de vache, Gallimard, 1982, p.97.) Au demeurant, il est difficile de prouver que les récits portant sur les Rois de la troisième dynastie sont « plus historiques » que ceux relatifs aux deux dynasties précédentes, qui ne seraient que des légendaires sans fondement historique, compte tenu du fait que les récits les plus fantastiques ne portent pas sur Gihanga, mais bien sur Ruganzu, dont pourtant les spécialistes sont quasi-unanimes pour affirmer qu'il est «historique». En effet, Gihanga n'effectua aucun « miracle », et toutes les péripéties de ses aventures sont tout à fait plausible, ce qui n'est guère le cas pour Ruganzu, qui emprunte la voie souterraine pour passer de Karagwe, sur la rive sud-occidentale du Lac Victoria, jusqu'au Rwanda, qui marche sur et sous les eaux, se rend invisible à volonté, effectue des voyages au ciel pour y visiter sa fiancée – la Demoiselle de Byendajuru, au milieu de ses Sept Sœurs, ceci en plus des prodiges ordinaires qui sont l'apanage des rois : faire pleuvoir en temps de sécheresse, ou au contraire, faire cesser la pluie lorsqu'il y a menace d'inondations, mettre fin aux épidémies et guérir tous les maux.

En réalité, tout cela est fondé sur un malentendu : les textes de la Tradition rwandaise, même ceux portant sur les rois dits « historiques », appartiennent au domaine de la science ésotérique, et doivent donc s'interpréter selon les règles de l'ésotérisme et de l'enseignement des sciences occultes. Tout ce qui est dit dans les textes rwandais est vrai, et tous les rois qui y sont cités sont historiques, mais à condition de comprendre que les mots, les noms, les images et les expressions sont symboliques, et ne doivent pas être pris au pied de la lettre.

Ainsi, pour qui comprend le langage symbolique, notre premier père et premier roi, Muntu, est tout aussi historique que Mutara Rudahigwa, mais à condition de bien comprendre que Muntu est celui que la bible et le coran appelle Adam, et les écritures hindoues, Manu, à savoir le « premier Homme », la première humanité. A un certain stade, cette première humanité a donné naissance à une seconde humanité, particulièrement douée dans les arts et métiers, notamment la maîtrise des « arts du feu et de la forge ». Ce sont ces humains-là, tout à fait historiques, que la Tradition rwandaise désigne par le nom de « Gihanga », créateur : Homo Faber par excellence. D'après les textes rwandais, l'humanité a d'abord été industrieuse avant d'être pensante, car les « Rois Constructeurs » précèdent les « Rois Pensants », ce qui fait penser à l'anthropologie, qui nous apprend que Homo Faber a précédé Homo Sapiens ?

D'autres interprétations de ces textes anciens sont possibles, selon le contexte dans lequel on se place, mais ces quelques exemples devraient suffire à montrer que la mythologie rwandaise renferme des enseignements symboliques portant sur la réalité, telle que les Anciens la conçoivent.


Succession cyclique en spirale
Cette dynastie se distingue des deux précédentes pas le caractère cyclique son système de succession – cycle et en spirale. Nous avons ainsi deux cycles alternatifs de règnes, dont l'un s'ouvre sur un roi « Cyirima » et pour se fermer sur un roi « Mutara », tandis que l'autre procède dans le sens inverse :

1. Cyirima – Kigeri – Mibambwe – Yuhi – Mutara
2. Mutara – Kigeri – Mibamwe – Yuhi – Cyirima
3. Cyirima – Kigeri – Mibambwe – Yuhi – Mutara
4. Mutara – Kigeri – Mibamwe – Yuhi – Cyirima
… Etc.

Les deux cycles se relaient donc au stade « Mutara », puis « Cyirima », qui sont des sortes de paliers dans cette progression tournante. Arrivée au palier, la série qui était aux affaires passe « en retraite », comme on dit, c'est-à-dire qu'elle passe dans le monde invisible, ou elle continue de régner (guteeka) de manière subtile, comme une sorte de double invisible de la série visible. Lorsque le cycle est écoulé, une translation s'effectue, une sorte de commutation, qui se traduit par la réalisation d'un grand rituel appelé Inzira y'Ishoora, la Voie de l'Abreuvage, effectué en début de siècle, quatre mois après le couronnement de Cyirima ou de Mutara selon le cycle. Ce nom vient de ce qu'au cours du rituel, deux séries de taureaux sacrés sont rituellement abreuvés aux bords de la rivière Nyabarongo.

Au cours de ce rituel de la Traversée, les deux rois traversent la rivière sacrée Nyabarongo, en empruntant des voies parallèles, pour rejoindre chacun sa demeure permanente. Ainsi, le roi vivant va s'établir en sa capitale permanente, car il a passé les quatre mois écoulés en des « capitales-gîtes », et le roi mort pour s'établir sur son « trône définitif », car il a passé les quatre règnes précédents en un mausolée temporaire, à «trôner pour le troupeau royal », le peuple rwandais, peuple royal et saint. L'un est « en chair et en os », l'autre plutôt en os, car il a été momifié et conservé dans un caveau souterrain, en attendant sa translation, un siècle plus tard. La momie sera alors enterrée au cimetière royal des rois Cyirima et Mutara, à Rutare, et non plus conservée.

La liste de la Troisième Dynastie reste une liste dynamique, car c'est elle qui est aux affaires aujourd'hui. Tout ce que l'on peut indiquer, c'est que nous en sommes au milieu de la cinquième série de règnes, ou cycle (sous-dynastie ?). On notera par ailleurs, que chaque série est séparée de la suivante par une sorte de pause, qui peut avoir différentes causes :

1. Le roi est tué, déposé, ou empêché de régner suite à une invasion, une guerre civile une révolution de palais, donnant lieu à un épisode de règne illégitime, qui sera bientôt clos
2. Le roi est vivant, mais il a été victime d'un accident ou d'une maladie invalidante, ce qui donne lieu à un inter-regnum, en attendant la majorité du roi
3. Le roi est en bonne santé physique et mentale, mais il s'est laissé dominer, soit par la reine-mère, qui règne seule, alors qu'elle doit régner avec son fils, comme pôle féminin du royaume, soit par un ministre-conseiller qui prend le pouvoir effectif, au lieu d'être le délégué des rois. Dans les deux cas, il y a désordre, car l'énergie divine ne circulera correctement que si les deux pôles de la royauté fonctionnent ensemble, comme une seule entité.
4. C'est le cas de l'épisode de la «prépondérance » de Rugaju rwa Mutimbo, ministre de Nyiramavugo Nyiramongi pendant la minorité de Mutara Rwogera, et qui conserva le pouvoir pendant tout le règne, supplantant effectivement le roi, même devenu adulte. Rwogera était un roi faible, peut-être même incapable, et Rugaju efficace, et irréprochable par ailleurs, mais cela n'en représentait pas moins un désordre, car il ne pouvait remplacer le roi en son rôle de pôle masculin du gouvernement.
5. Il serait intéressant de déterminer dans laquelle de ces catégories situer l'épisode colonial, même avant le bannissement de Yuhi Musinga.

La liste des Rois du Mental, Abami b'Ibitekerezo, ainsi que les interruptions intervenues entre les différentes séries, s'établit comme suit :

1. Cyirima Rugwe
2. Kigeri Mukobanya
3. Mibambwe-Mutabazi Sekarongoro
4. Yuhi Gahima

Ndahiro Cyamatare
Ruganzu Ndori

1. Mutara Semugeshi
2. Kigeri Nyamuheshera
3. Mibambwe-Mutabazi Gisanura
4. Yuhi Mazimpaka

Karemera Rwaka

1. Cyirima Rujugira
2. Kigeri Ndabarasa
3. Mibambwe Sentabyo
4. Yuhi Gahindiro

Prépondérance du conseiller Rugaju rwa Mutimbo

1. Mutara Rwogera
2. Kigeri Rwabugiri
3. Mibambwe Rutarindwa
4. Yuhi Musinga

Episode colonial

1. Mutara Rudahigwa
2. Kigeri NdahindurwaPrésentée par Rose Marie Mukarutabana