27.10.08 – TPIR/KAREMERA –
Arusha, 27 octobre 2008 (FH) – Joseph Nzirorera, un ancien poids lourd du régime rwandais renversé en juillet 1994, actuellement jugé devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a demandé à ses juges d'émettre une citation à comparaître pour l'ex-Premier ministre Faustin Twagiramungu qui refuse de venir témoigner dans cette affaire, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Après avoir été ministre pendant plusieurs années, Nzirorera, proche de l'ex-président Juvénal Habyarimana, était, pendant le génocide de 1994, secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND).

Dans une requête consultée lundi sur le site internet du tribunal, Me Peter Robinson, le conseil principal de l'accusé, explique que Twagiramungu qui réside actuellement en Belgique a refusé de venir témoigner au TPIR dans un procès impliquant d'anciens hommes politiques. L'ex- chef du gouvernement rwandais aurait, selon la requête expliqué qu'il avait, par le passé, déposé dans le procès du pasteur adventiste Elisaphan Ntakirutimana parce que ce dernier n'était pas un politique.

Chef de file de l'opposition au président Habyarimana, Twagiramungu, fut Premier ministre du 19 juillet 1994 au 28 août 1995, date de sa rupture avec le nouveau régime du Front patriotique rwandais (FPR). La défense de Nzirorera souhaite qu'il vienne éclairer la chambre sur la réalité d'un plan en vue de commettre le génocide des Tutsis en 1994.

Nzirorera et ses deux co-accusés, les anciens président et vice-président du MRND, Mathieu Ngirumpatse et Edouard Karemera, sont notamment inculpés d'entente en vue de commettre le génocide.

Leur procès se trouve dans l'impasse depuis deux mois, en raison de l'état de santé de Ngirumpatse. Les débats auraient dû reprendre le 18 août après les vacances judiciaires, mais il n'y a pas eu d'audience proprement dite depuis lors.

Cette situation ajoute aux vicissitudes de ce procès qui avance lentement en dépit d'une série de mesures prises par la chambre. Cette affaire, connue sous l'appellation « Karemera et autres », a commencé en septembre 2005. Le procureur a clôturé son accusation en décembre 2007. Une première procédure dans laquelle les trois leaders du MRND étaient poursuivis avec une autre personnalité avait été annulée après plus d'une année de procès.

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