(Le Soir 06/10/2008)

Kinshasa a accusé Kigali de soutenir le « mouvement de rébellion » de Laurent Nkunda dans l’est du pays et de renforcer ses positions le long de la frontière. Le ministre congolais des Affaires étrangères en a informé le Conseil de sécurité de l’ONU. « Le gouvernement a prévenu (…) le Conseil de sécurité des Nations unies que le Rwanda appuie visiblement le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) et renforce ses positions tout au long de la frontière avec la RDCongo à Bunagana et à Kibumba », au Nord-Kivu, selon les termes d’un communiqué publié dimanche sur le site de ce ministère.

Le ministre congolais des Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, a demandé aux cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de réagir à cette situation, lors d’une rencontre samedi à Kinshasa avec les ambassadeurs des Etats-Unis, de la France, de la Chine, de la Grande-Bretagne et de la Russie, ajoute le communiqué.

Il les a appelés à « jouer pleinement leur rôle » pour faire respecter l’intégrité territoriale de la RDC menacée par le Rwanda, qui agit « en violation flagrante de tous les processus (de paix) en cours » pour stabiliser l’est du pays ainsi que l’ensemble de la région des Grands lacs africains, poursuit le document.

Le chef rebelle Nkunda a appelé jeudi tous les Congolais « à se mettre debout contre un gouvernement de Kinshasa. Des combats opposent depuis le 28 août son mouvement aux Forces armées gouvernementales dans les collines du Nord-Kivu, région frontalière du Rwanda, en violation d’un cessez-le-feu consécutif à l’accord de paix de Goma, signé en janvier 2008.

Le 18 septembre, le président Joseph Kabila avait affirmé que le Rwanda n’était « pas innocent » dans la reprise des combats entre l’armée gouvernementale et le CNDP. Kigali avait immédiatement rejeté les « fausses allégations » de M. Kabila.

(D’après AFP)
05 octobre 2008, 19:44