vendredi 31 octobre 2008
- L’accès insuffisant à un approvisionnement en électricité stable est un frein au développement économique.
- L’emploi de nouvelles sources d’énergie devrait se traduire par un accès accru et une baisse du coût de l’électricité.
- L’approche sectorielle de l’utilisation des ressources énergétiques du pays doit viser essentiellement l’électrification du pays aux moyens du réseau électrique, en complétant celle-ci par des solutions hors-réseau adaptées et à moindre coût.
Kigali, 30 octobre 2008 – Le Rwanda a accompli des progrès exemplaires et est rapidement en train de devenir un exemple de réussite en matière de développement, tournant ainsi la page du génocide dévastateur des années 90. Cependant, le faible accès du pays à un approvisionnement électrique stable reste un frein redoutable à ses efforts en matière de développement économique.
Le Rwanda a reçu peu, sinon aucun investissement dans son secteur de l’énergie au cours des 25 dernières années et actuellement, seulement 6 % de sa population a accès à l’électricité.
Entre 1994 et 2000, le pays était en reconstruction, installait ses populations, rétablissait la sécurité et se remettaient de nombre des effets liés au génocide. Lorsque le gouvernement s’est lancé dans un programme agressif de développement économique, il est apparu clairement que le déficit du pays en électricité était plus sérieux qu’on le prévoyait. Jusqu’en 2006, le nombre limité de raccordements qui existait souffrait du manque de fiabilité du service et des prix élevés de l’électricité, d’où la difficulté pour les ménages à se procurer un éclairage de qualité, pour les cliniques à offrir les services, et pour les entreprises à se développer.
« À ce jour, nous ne comptons qu’environ 97 000 raccordements dans toute l’étendue du territoire », a dit M. Albert Butare, ministre d’État rwandais en charge de l’énergie. « C’est une situation très grave ».
Nouvelles sources d’énergie planifiées
Jacques Ndagiyintwali est propriétaire d’Interlink Trading, un cybercafé de Kigali qui est raccordé au réseau électrique du pays. Ndagiyintwali déplore le prix élevé de l’électricité. Les nouvelles sources d’énergie, par exemple à travers la centrale hydroélectrique prévue dans les chutes de Rusumo ou la centrale électrique alimentée au gaz méthane provenant du lac Kivu, doivent être mises en œuvre de manière à ce que les investissements réalisés puissent se traduire une fourniture accrue de l’électricité à un plus grand nombre de personnes et à moindre coût, a-t-il affirmé.
« Si l’électricité est davantage disponible, cela se traduira par une réduction du coût, ce qui profitera bien évidemment aux ménages et aux entreprises comme la mienne », a renchéri Ndagiyintwali.
Depuis 2004, un certain nombre d’initiatives différentes offrent des résultats encourageants.
Par exemple, même si les tarifs de l’électricité sont élevés, ils sont demeurés stables depuis 2005, à un niveau presque comparable au tarif régional commercial dans cette catégorie. Et les délestages ou les pannes d’électricité, ne constitue plus un problème.
Le faible niveau d’approvisionnement électrique du Rwanda provient principalement de l’énergie hydroélectrique produite au niveau national, de la disponibilité d’une faible quantité d’énergie solaire et de centrales électriques onéreuses fonctionnant à base de diesel. Il était nécessaire de recourir à ces dernières sources d’énergie afin d’atténuer les effets de la crise énergétique et combler l’écart entre une demande d’énergie en hausse vertigineuse et un approvisionnement limité, ce jusqu’à la construction des centrales de production d’électricité à moindre coût comme la centrale électrique alimentée au gaz méthane.
Développement du secteur de l’énergie au Rwanda
Le Gouvernement rwandais considère les sources d’énergie modernes comme un facteur indispensable aux efforts du pays en matière de développement en général, et de développement socioéconomique en particulier. Pour cette raison, en collaboration avec la Banque mondiale, le Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESMAP) et d’autres partenaires, le Gouvernement s’est lancé dans un projet visant à développer le secteur énergétique du pays par l’amélioration de la planification, du suivi et de l’affectation des ressources.
Cette approche sectorielle ou SWAP, qui a fait l’objet d’une convention signée lors d’une cérémonie organisée récemment à Kigali, appuie un programme de travail commun dans lequel l’élaboration, la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des stratégies et des politiques, de même que le renforcement des capacités sont assurés de façon concertée dans le cadre d’une concertation entre les pouvoirs publics, les partenaires de développement et les partenaires de la société civile.
L’approche offrira un point d’ancrage permettant aux bailleurs de fonds potentiels d’engager un dialogue avec le Gouvernement en vue d’aider à mobiliser des fonds.
Le SWAP mettra l’accent sur les énergies renouvelables et étudiera des projets de production aux niveaux national et régional portant principalement sur l’utilisation d’énergie à base de gaz méthane et d’énergie hydroélectrique. Par ailleurs, l’approche s’intéressera à la connectivité du Rwanda avec les pays voisins dans le souci d’accroître l’accès et garantir un approvisionnement d’énergie à un bon rapport coût-efficacité.
Outre la connexion des ménages et des entreprises, l’objectif du Rwanda est de livrer de l’électricité aux institutions publiques rurales, telles que les écoles et les centres de santé.
« Avant l’année 2020, nous devons pouvoir accroître l’accès à l’électricité de 36 à 40 % dans l’ensemble du pays », a dit John Milenge, directeur général d’Electrogaz, une société de service public spécialisé dans la production, le transport et la distribution d’eau et d’électricité au Rwanda.