L'Information des grands LACS
Les mandats d’arrêt lancés par le juge Bruguière, contre neuf officiels du gouvernement du Rwanda, sont un coup de force classique d’une forte puissance qui impose son impérialisme à un autre pays qui n’a point la même puissance de feu. Le Rwanda n’est pas la seule victime de ce genre d’agissements, cela peut arriver à tout autre pays africain. Chaque puissance a son Irak.
Tous les rapports aussi bien des envoyés des Nations Unies, des journalistes et autres chercheurs indépendants, ont montré l’implication jusqu’au cou de la France dans le soutient du régime de Habyarimana dans les préparatifs et l’exécution du génocide de Tutsi qui ont exterminé plus d’un million de personnes dans trois mois.
Le rôle de l’opération Turquoise dans la protection de génocidaires en débandade, en continuant à les armer malgré les recommandations de l’ONU, puis en les aidant à fuir dans les pays environnants, voire en accordant aux cerveaux du génocide l’asile politique en France ainsi qu’en les protégeant de poursuites judiciaires. Dès lors, il est étonnant de voir avec quel empressement le juge français cherche à arrêter les responsables actuels du régime rwandais sans daigner penser à l’arrestation des génocidaires qui ont fait de la France leurs sanctuaires avec l’accord et la protection du gouvernement français. Malgré les évidences et les témoignages, ces génocidaires sont très bien protégés.
La zone dans laquelle l’avion de Habyarimana a été abattu, non loin de l’aéroport et de la résidence du feu président, était sous le contrôle des forces de l’ONU et de l’armée rwandaise. Il est étonnant de voir que les auteurs de cet attentat n’ont pas pu être arrêtés dans l’immédiat. Les agents français sont parmi les premiers qui ont visité et fouillé l’épave et identifié les restes de passagers. Et pourquoi
malgré leur neutralité, les forces de l’ONU ont été écartées de cette opération, alors que c’était leur premier rôle et les meilleurs témoins?
Il est étonnant que dans un pays de droit de l’homme, le rapport du juge est truffé des fausses informations et de manipulation de jeunes témoins qui, profitant de leurs besoins urgents de trouver un lieu de refuge en Europe, on les a fait signer de déposition dont ils ne comprenaient pas l’objectif. Ces témoins forcés, viennent de nier complètement ces dépositions que le rapport du juge Bruguière les attribue. Ce rapport du juge ne décrit pas le rôle des agents de l’armée rwandaise et française au près de l’épave de l’avion. Pourquoi les services français avaient-il eu l’intention de brouiller les pistes en ce qui concerne la boîte noire ? Si une boîte noire n’est pas capable d’identifier celui qui a tiré sur l’avion, pourquoi la France la cache t-elle ? Contient-elle des éléments qui montrent l’implication des français et ou de leurs alliés militaires rwandais dans l’élimination de Habyarimana ? Dans ce cas, la France chercherait+elle à dissimiler son rôle dans l’élimination de Habyarimana avec la complicité de l’équipe militaire qui a contrôlé le Rwanda, et organisé le génocide en utilisant la chute d’avion comme un signal de départ ? Pourquoi la France a-t-elle ignoré la mort de ses agents massacrés à la même époque à Kigali?
Comme membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, la France a été le point focal pour le Rwanda en travaillant en étroite collaboration avec l’ambassadeur du gouvernement génocidaire, avant et pendant le génocide. Est-il possible que Habyarimana ne fût plus l’homme qu’il fallait pour la défense de la francophonie ou d’autres intérêts français, vu la force diplomatique du FPR dans les négociations et son avancée militaire sur le terrain?
A l’époque la droite et la gauche cohabitaient au sein du gouvernemen français. Mais l’on sait que quand il s’agit de l’Afrique, les frères ennemis s’entendent comme des larrons. Par contre, il est possible que les services secrets français n’ont pas agit de concert avec les autres services du gouvernement dans le soutien de Habyarimana. Les uns pouvant travailler pour sa chute à l'insu des autres.
Mais lque cherchait la France au Rwanda ? Un petit pays par rapport à l’empire française de l’Afrique de l’ouest et centrale? Etait-ce seulement la protection de la langue française ? Ou bien la France cache-t-elle autre richesse inconnue qu’elle a découvert aux Pays de Mille Collines ? Dans sa maladresse la France ne sort pas agrandit de son engagement au Rwanda, et son embourbement risque de réveiller les autres pays africains qui dans leur silence, ne restent pas moins conscients de méfaits de leur ancien maître colonial.
Mais la question reste. La France a-t-elle contribué au coup d’état contre Habyarimana ? Voilà de une pistes que le juge devrait suivre.
Wednesday, November 26, 2008
Rwanda.net