17.11.08 | 18h34
Le monde.fr   
Le chef de la rébellion congolaise Laurent Nkunda a exposé huit principales revendications lors de sa rencontre dimanche avec l'envoyé de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), Olusegun Obasanjo, a appris l'AFP lundi de source onusienne.

M. Nkunda a d'abord réitéré sa demande de négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa, selon une note interne de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), dont l'AFP a eu connaissance.

Ces négociations se dérouleraient à l'étranger et par l'intermédiaire d'un médiateur neutre, selon le chef rebelle, qui exige de telles discussions depuis que les hostilités ont repris à grande échelle fin août dans l'est du pays entre l'armée et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).

Le général Nkunda a ensuite exigé la renégociation de tous les contrats signés par le gouvernement congolais avec des entreprises chinoises, toujours selon la même note.

Reprenant l'une de ses principales revendications, il a une nouvelle fois exigé que les forces gouvernementales cessent toute forme de "coopération" avec les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui sévissent dans l'est du pays.

Le CNDP accuse régulièrement le gouvernement de collaborer avec les FDLR, dont de nombreux éléments sont présents dans les zones disputées par les belligérants.

Laurent Nkunda et Olusegun Obasanjo s'étaient rencontrés dimanche matin pendant près de deux heures dans le fief rebelle de Jomba, dans le Nord-Kivu, à 80 km au nord-est de la ville de Goma.

Aucun des émissaires internationaux qui se sont succédés ces dernières semaines en RDC n'avait jusqu'à présent officiellement rencontré le chef rebelle, qui plus est dans ses terres du Nord-Kivu.

Quatrième revendication, le chef rebelle, qui se pose traditionnellement en protecteur des Tutsis congolais, "a demandé la protection pour toutes les minorités ethniques de RDC", explique la note onusienne.

Il a par ailleurs souhaité l'intégration de ses combattants au sein de l'armée nationale congolaise, selon le document.

Cette épineuse question a été l'une des principales raisons de son entrée dans le maquis, avec l'échec des processus de "brassage" et de "mixage" mis en oeuvre ces dernières années dans le cadre de la réforme des Forces armées de RDC (FARDC).

De même, M. Nkunda a souhaité l'intégration au sein de l'administration du gouvernement des policiers et fonctionnaires travaillant actuellement en territoire rebelle.

Il a défendu l'idée "d'une promotion de la bonne gouvernance", reprenant là aussi l'un des principaux thèmes politiques du CNDP, à savoir la lutte contre la corruption.

Enfin, il a demandé pour lui-même "un travail dans l'armée, quand toutes les demandes du CNDP auront été satisfaites".