By RNA Reporter   

Kinshasa: Reporters sans frontières proteste avec vigueur contre la coupure du signal de Radio France Internationale (RFI) à Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu (Est). Le 10 juin 2009, le ministre de la Communication et des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé Omalanga, a annoncé avoir interrompu la diffusion de RFI depuis une semaine pour « des raisons de sécurité nationale. »

« Après la décision de suspendre RFI à Bunia, en Ituri, celle de couper le signal de la station à Bukavu révèle un certain acharnement du ministre Lambert Mendé Omalanga contre ce média. Par cette mesure, le gouvernement de Kinshasa prive la population congolaise d’un accès nécessaire à une information pluraliste, notamment dans l’est du pays. Nous demandons aux autorités congolaises de rétablir sans délai le signal de RFI  à Bukavu », a déclaré l’organisation.

Dans une lettre adressée le 6 mai à Lambert Mendé, suite à l’annonce de la coupure du signal de RFI à Bunia, Reporters sans frontières avait déjà écrit : « Vous n’ignorez pas, Monsieur le Ministre, que la présence de médias dans les zones instables ou en conflit est nécessaire pour permettre à l’ensemble des acteurs un accès satisfaisant à l’information. »

Le 10 juin, Lambert Mendé a déclaré : « Nous reprochons (à RFI) d’inciter les militaires à désobéir, à se révolter, à créer des troubles dans les casernes, alors que notre pays est en guerre. » Un mois plus tôt, les autorités avaient reproché à la radio internationale de « jeter de l’huile sur le feu » et d’inciter les soldats à se mutiner.

Interrogée par Reporters sans frontières, la direction de RFI a déploré cette fermeture et réaffirmé que son traitement de l’actualité congolaise est « irréprochable, parfaitement professionnel et non partisan. » « Nos dirigeants ne se rendent pas compte qu’en fermant des radios, ils montrent ouvertement qu’ils ont des choses à cacher », a déclaré à Reporters sans frontières un journaliste de Bukavu sous couvert d’anonymat. « Par cette mesure, les autorités nous obligent à n’écouter que des radios locales, pour la plupart acquises à leur cause. Museler la presse à tout prix présage ouvertement d’un agenda occulte », a poursuivi un cadre d’une association humanitaire.

Depuis plusieurs années, les autorités de Kinshasa critiquent la couverture de l’actualité congolaise par la station internationale française. Le 3 juillet 2006, en pleine campagne pour l’élection présidentielle, l’envoyée spéciale de RFI à Kinshasa, Ghislaine Dupont, avait été expulsée du pays.

 

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Posté par (rwandaises.com