ARUSHA (AFP) — Le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) a condamné mardi à la prison à vie l’ex-préfet de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho, après l’avoir reconnu coupable notamment de génocide en 1994, a constaté un correspondant de l’AFP.
« La chambre condamne Tharcisse Renzaho à une peine unique d’emprisonnement à vie », a déclaré le juge président Erik Mose à la fin de la lecture d’un résumé du jugement.
L’ex-préfet de la capitale rwandaise a été reconnu coupable de génocide, assassinats et d’encouragement à commettre le viol, ces deux derniers chefs étant retenus contre lui à la fois comme crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
Il a été condamné notamment pour le massacre de plus d’une centaine de Tutsi tués par des miliciens Interahamwe le 17 juin 1994 à l’église de la paroisse Sainte Famille au centre de la capitale.
La chambre a conclu qu’il avait joué « un rôle important dans le lancement de l’opération et vers la fin de l’opération ».
Il a également été condamné pour avoir ordonné d’ériger des barrages routiers où des Tutsi furent tués et pour avoir distribué des armes ayant servi dans les massacres.
En outre, selon le jugement, il a tenu des propos encourageant à violer des femmes et des filles tutsi.
M. Renzaho a pris des notes lors de la lecture du jugement, sans trahir la moindre émotion.
Interrogé par la presse après le jugement, son avocat français, François Cantier, a annoncé qu’il allait faire appel.
« Il est innocent. Il a fait de son mieux pour sauver des gens. Il n’a jamais cherché à tuer des gens (…) il n’a jamais souhaité que des viols soient commis dans sa préfecture », a déclaré l’avocat de M. Renzaho.
Le colonel Renzaho avait été arrêté en République démocratique du Congo (RDC) le 29 septembre 2002.
Après la défaite de l’armée rwandaise en juillet 1994, le colonel Renzaho s’était réfugié avec d’autres officiers dans l’ex-Zaïre, où ils avaient ensuite fondé l’Armée de libération du Rwanda (ALIR) dont il fut l’un des commandants.
L’ALIR deviendra plus tard le mouvement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), aujourd’hui basé dans l’est de la RDC et dont certains éléments ont joué un rôle dans le génocide.
Les FDLR sont considérées comme l’une des principales sources d’insécurité dans la région des Grands Lacs.
Créé par une résolution du Conseil de sécurité en novembre 1994, le TPIR a pour mandat de rechercher et juger les principaux responsables présumés du génocide au Rwanda qui a fait, selon l’ONU, environ 800.000 morts, parmi la minorité tutsi et les Hutu modérés.
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Posté par rwandaises.com