Le gouverneur de la Bcc, qui remplace à ce poste le Rwandais François Kanimba, a le défi de tracer la voie de la monnaie unique africaine en commençant par les monnaies sous-régionales.
La République démocratique du Congo, à travers Jean-Claude Masangu Mulongo, Gouverneur de la Banque centrale du Congo, va présider pour un mandat d’une année, soit de 2009 à 2010, l’Association des Banques centrales Africaines (ABCA). La décision a été rendue publique lors de la réunion du Bureau de l’ABCA qui s’est tenue vendredi 21 août 2009, avant la tenue d’un grand point de presse clôturant les travaux de Kinshasa. A cette même occasion, il est apparu que la Rdc, pays qui ne figure pas encore dans une zone monétaire quelconque, éprouve pas mal de difficultés pour résister à certains chocs exogènes.
A cet effet, il est donc permis de dire que dans les tout prochains jours, il sera demandé à la BCC, par l’entremise du président de la République, de céder une partie de la souveraineté du pays. Au cours de la 33ème réunion ordinaire qui s’est clôturée vendredi à Kinshasa, et à l’analyse de l’état de la coopération monétaire en Afrique au cours de l’année 2008, les Gouverneurs ont insisté sur la nécessité de la convergence macroéconomique et l’approche sous-régionale dans la poursuite de l’intégration monétaire. Ils ont encouragé les États à poursuivre les réformes visant à consolider leurs économies respectives par l’adoption des mesures appropriées destinées à atténuer les effets de la crise économique mondiale de manière à préserver les acquis antérieurs.
Toutefois, les Gouverneurs ont aussi noté les évolutions positives intervenues dans le processus de mise en place de la stratégie conjointe : Commission de l’Union Africaine-ABCA, visant la création de la Banque centrale Africaine (BCA) et appelé à la poursuite du renforcement de la coopération entre les deux institutions.
Tout juste, après la lecture du communiqué final, Jean-Claude Masangu, Gouverneur de la BCC et Président de l’ABCA, s’est livré au jeu de questions-réponses avec la presse tant nationale qu’internationale présente à l’événement. A la question de savoir quel était le programme de son action en tant que Président, J.C. Masangu a indiqué que la feuille de route de son organisation est déterminée de manière collégiale. « Mon action va se situer dans la continuité de l’action de mon prédécesseur ».
Monnaie unique, un rêve
Il sied de souligner que la Rdc dispose d’une monnaie qui lui est propre, et qui n’a pas d’encrage avec d’autres monnaies du monde ou de la région. « A nous seuls, nous sommes beaucoup plus faibles pour résister, que lorsqu’on est dans une zone monétaire », révèle le Gouverneur, avant d’ajouter qu’il a été demandé à chaque sous-région de faire de sorte qu’il y ait une convergence au niveau de l’économie.
Toutefois, la stratégie sera définie par un expert de la Banque centrale Européenne. A la SADEC par exemple, la stratégie est de tendre vers une banque centrale de cette organisation, avoir une zone de libre-échange, lever les barrières tarifaires communes et se doter d’un marché commun. La stratégie finale sera définie par l’expert qui devra être recruté. Ici, il est permis de projeter qu’il sera demandé à la République démocratique du Congo de céder une partie de sa souveraineté.
En effet, si les Européens n’avaient pas rêvé, ils n’auraient jamais constitué une monnaie unique. Rappelons aussi que le Gouverneur de la BCC prend ses fonctions à un moment où il faut évaluer les critères de performance. Ainsi, il y aura d’abord 5 monnaies, soit une monnaie par Région, avant de les fusionner plus tard.
Mais que gagne la population ?
A cette question, le vice-président de l’ABCA a donné l’exemple de l’Afrique de l’Ouest qui connaît déjà une intégration monétaire. « Si le pouvoir public est national, les perspectives de développement sont régionales », a-t-il indiqué, avant de dire qu’il n’y a pas de développement sans échange. Dans cette zone qui comprend au moins 8 pays, tous ces pays ont décidé de mettre ensemble leurs devises dans une banque située à Dakar. Cela, afin de couvrir les besoins en importation de plusieurs banques de la région.
Un autre avantage de cette région, soulignons que suite à la crise, les monnaies nationales ont bougé, mais le franc CFA n’a pas bougé. Ce qui permet à la population d’avoir les perspectives de développement.
(TN/Milor/Yes)
L’Avenir
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