La réunion des Gouverneurs des Banques centrales africaines dont les assises viennent de se tenir à Kinshasa du 17 au 21 août a pris comme principale résolution pour les responsables des institutions d’émission monétaire du continent d’arrêter la feuille de route de la monnaie commune africaine.
Jean Claude Masangu est le nouveau président de l’Association des Banques centrales africaines qui vient de tenir, du 17 au 21 août, sa 33ème réunion ordinaire dans la Cap Itale. A Kinshasa, les gouverneurs des Banques centrales africaines se sont penchés sur le processus de mise en ouvre de la monnaie unique et la Banque centrale commune en Afrique et ont convenu que les réformes doivent se poursuivre.
Au total, 33 Banques centrales africaines ont été représentées à la 33è réunion ordinaire de l’Association des Banques centrales africaines, dont les assises se sont déroulées au Grand Hôtel Kinshasa, du 17 au 21 août. La Commission de l’Union Africaine et plusieurs institutions financières sousrégionales (BCEAO, BEAC, etc.) y ont été également représentées. On retiendra utilement de la réunion de Kinshasa que la Banque centrale européenne a été choisie comme « l’institution financière devant proposer à l’ABCA les stratégies pour arriver à la création d’une zone monétaire unique en l’an 2021, avec une monnaie commune et la création d’une Banque centrale africaine », a indiqué à la presse Jean Claude Masangu Mulongo, le tout nouveau président de cette association, à l’issue de la rencontre de Kinshasa.
Poursuivre les reformes.
Il succède à ce poste à François Kanimba, le gouverneur de la Banque nationale du Rwanda (BNR). Au cours de son mandat qui prendra fin en 2010, Jean Claude Masangu sera assisté dans sa tâche par Badjo All Gamatie, le gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), en qualité de vice-président. Au cours de cette 33è réunion, les gouverneurs des Banques centrales africaines et les experts se sont penchés essentiellement sur le dossier de la création d’une zone monétaire unique à l’échéance de 2021 et d’une Banque centrale commune au niveau continental. Il ressort que cela reste tributaire de la « convergence macro-économique et de l’approche sous-régionale dans la poursuite de l’intégration monétaire », a également fait savoir Jean Claude Masangu. Outre, « des Etats sont invités à poursuivre les réformes visant à consolider leurs économies respectives par l’adoption de mesures appropriées destinées à atténuer les effets de la crise économique mondiale de manière à préserver les acquis obtenus antérieurement », a poursuivi le gouverneur de la BCC, hôte des assises.
Par ailleurs, a-t-il souligné, « il y a des évolutions intervenues dans le processus de mise en place de la stratégie conjointe commission de l’Union africaine-ABCA visant la création de la Banque centrale africaine (BCA) ». L’ABCA soutient aussi la réalisation intégrale du programme de coopération monétaire en Afrique centrale (PCMA). Ce programme vise l’adoption des mesures de politiques collectives pour matérialiser un système monétaire harmonisé et mettre en place un organe de gestion commune. « Le PCMA établit six étapes pour arriver à l’union monétaire africaine », avait confié au « Soft International » un conseiller à la BCC.
La première étape va de 2002-2003. Elle a porté sur la création des comités sous-régionaux de l’ABCA et l’adoption par chaque sous-région d’un programme d’intégration monétaire formel. De 2004-2008, c’est la deuxième période qui a consisté à l’harmonisation des politiques monétaires et macro-économiques ainsi que des concepts, à l’interconnexion graduelle des systèmes de paiement et de compensation, au respect, aux environs de l’an 2008, des indicateurs macroéconomiques, tels que le ratio déficit budgétaire/PIB inférieur à 5%, le crédit de la Banque centrale à l’Etat inférieure à 10% des recettes fiscales de l’année précédente, le taux d’inflation à un chiffre…
Indépendance
La troisième étape qui va de 2009 à 2012, vise le respect, aux environs de l’an 2012, des indicateurs macro-économiques comme le ratio déficit budgétaire/PIB inférieur à 3%, l’élimination du crédit de la Banque centrale à l’Etat, le taux d’inflation inférieur à 5%… Par contre, la quatrième étape qui va de 2013 à 2015 concerne l’évaluation de la performance macro-économique et la négociation pour la création d’une Banque centrale commune (en l’an 2015). A ce niveau, les Etats membres de l’ABCA seront invités à la consolidation des acquis de la troisième étape, soulignent les experts. Cette étape exigera aussi la demande d’une étude sur la mise en place d’un mécanisme de taux de change africain, soulignent-ils. L’avant dernière étape (20 16-2020) sera consacrée à la finalisation des dispositions nécessaires pour le lancement de l’union monétaire (20 16-2020) et aussi au démarrage de la mise en oeuvre de la Banque centrale africaine.
« Ainsi, il y aura la préparation du cadre institutionnel, administratif et juridique pour l’établissement de la Banque centrale commune et l’introduction de la monnaie commune de l’union monétaire africaine… », précise ce conseiller à la BCC. La dernière étape (2021) pointe sur l’introduction et la mise en circulation de la nouvelle monnaie et fixe la période transitoire pendant laquelle les institutions sous-régionales vont fonctionner en parallèle avec la Banque centrale africaine. « La convergence macro-économique exclut la dépendance de la Banque centrale au gouvernement et aux politiques », a fait remarquer un expert de la BCEAO aux assises de Kinshasa. « Elle doit être la maîtresse de la politique monétaire », a-t-il souligné. « Les Etats membres de 1’ABCA seront obligés d’abandonner une partie de leur souveraineté au profit de la création d’une zone monétaire unique en l’an 2021 avec une monnaie commune et la création d’une Banque centrale commune au niveau continental », a conclu le Gouv’ Masangu.
(Milor/DN/GW/PKF)
Pascal Bamanayi Kambala/Le Soft International
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