Gabriel Ntisezerana, le 26 sept. 2009 devant l’AG de l’ONUM. Gabriel Ntisezerana, Deuxième Vice-Président du Burundi, a d’abord remercié la communauté internationale, la Commission de consolidation de la paix, le Bureau intégré des Nations Unies au Burundi (BINUB), l’Union européenne, l’Initiative régionale pour la paix au Burundi et l’Afrique du Sud pour leurs efforts en faveur du retour de la paix dans son pays.
« La guerre est terminée au Burundi », a-t-il indiqué, rappelant que le dernier mouvement rebelle était devenu un parti politique, que les personnes déplacées à l’intérieur du pays avaient rejoint leur village d’origine et que les réfugiés regagnaient eux aussi le pays.
M. Ntisezerana a également rappelé que son pays faisait « face à la problématique du financement de la réintégration professionnelle de milliers d’hommes, de femmes, voire d’enfants qui ont servi comme combattants ». Il a donc demandé que le soutien « indispensable » de la communauté internationale se poursuive.
Évoquant la question des armes à feu détenues illégalement par la population civile et qui constituent « une menace sérieuse » pour la paix, M. Ntisezerana a indiqué qu’une commission destinée à encourager la population à remettre ces armes aux autorités avait été créée. Il a ajouté que la réforme de la justice se poursuivait « dans le souci de garantir une justice équitable et combattre l’impunité ».
S’agissant des élections qui se tiendront dans quelques mois, le Deuxième Vice-Président a souligné que son gouvernement s’engageait à les organiser dans la transparence et le calme. Un nouveau code électoral a été promulgué et une Commission électorale nationale indépendante a été créée, a-t-il précisé.
Au plan économique, il a rappelé que son gouvernement avait compris qu’il devait promouvoir la bonne gouvernance et améliorer davantage le climat des affaires. Dans cette optique, une série de réformes a été entreprise pour assainir la gestion des affaires publiques et faciliter les investissements privés nationaux ou internationaux, a-t-il indiqué.
Revenant ensuite sur le rôle du Burundi dans la région, M. Ntisezerana a souligné la participation de son pays aux missions de maintien de la paix sur le continent africain. Le Burundi est représenté dans l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT), l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et laMission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), a-t-il rappelé, insistant aussi sur le lourd tribut payé par le contingent burundais dans ce dernier pays.
M. Ntisezerana a d’ailleurs estimé que « dans sa forme actuelle », l’AMISOM ne pouvait se poursuivre. Il a donc demandé la modification du mandat de la Mission en Somalie pour permettre aux contingents « de se prémunir des attaques, de passer à l’offensive et de poursuivre les assaillants ». Il a aussi souhaité le renforcement des moyens de la Mission avec des capacités de frappes aériennes et de collecte d’informations supplémentaires et l’imposition de sanctions contre les pays ou organisations qui soutiennent les groupes islamistes.
M. Ntisezerana est également revenu sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). « Le Burundi, a-t-il dit, a l’ambition de relever le défi de ces objectifs. » Pour preuve, la politique de gratuité de l’enseignement primaire et des soins de santé qui a été mise en place, la décision du Gouvernement de soigner gratuitement la malaria et de fournir des moustiquaires à toute la population, la création d’un organe chargé d’accorder une couverture d’assurance maladie aux personnes du monde rural et la construction de 700 écoles ou centres de santé en 2008.
Le Deuxième Vice-Président burundais a cependant rappelé que le principal problème auquel son pays devrait faire face était celui du financement. C’est pourquoi, il a appelé les bailleurs de fonds à mobiliser plus de moyens pour « garantir la pérennité des acquis ».
M. Ntisezerana a poursuivi son intervention en évoquant la crise financière internationale qui « n’épargne pas le Burundi ». « Les cours des matières premières ont chuté, en particulier les cours du café qui est le principal produit exporté », a-t-il indiqué. Soulignant les mesures prises par son gouvernement pour limiter les effets de la crise internationale sur son pays, il a toutefois demandé aux pays riches, en particulier ceux du G-8, « d’honorer la promesse faite à Gleneagles d’augmenter l’aide au développement de 50 milliards de dollars par an à partir de 2010 ».
Avant de conclure, il a estimé que les changements climatiques constituaient « une menace pour la paix et la sécurité alimentaire en Afrique ». Après avoir salué les initiatives annoncées devant l’Assemblée générale par les États-Unis, l’Union européenne et le Japon, il a rappelé que son pays se rangeait derrière la position commune de l’Union africaine qui sera défendue par l’Éthiopie lors de la Conférence de Copenhague.
– Source UN News Centre
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Posté par rwandaises.com