La peine, toute la peine. La remise en liberté d’Elizaphan Ntakirutimana, le 6 décembre, à Arusha, donne une première indication ferme de la politique d’application des peines par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le pasteur rwandais, âgé de 82 ans, a été libéré après avoir purgé la stricte intégralité des dix années de prison dont il avait écopé après avoir été jugé coupable de génocide. Dans la mesure où les trois autres condamnés – tous des repentis – ayant demandé une remise en liberté anticipée ont essuyé un refus, le TPIR semble donc appliquer une politique beaucoup plus rigoureuse que son homologue pour l’ex-Yougoslavie, le TPIY, dont la jurisprudence a instauré une remise en liberté aux deux tiers de la peine. Le président du TPIR, dont le pouvoir est discrétionnaire en la matière, a justifié ses décisions par la gravité des crimes commis.
